Considéré comme l’un des meilleurs pianistes au monde, Leif Ove Andsnes aborde tous les répertoires avec le même talent. Y compris la musique contemporaine. Chacun de ses enregistrements, hier avec EMI, aujourd’hui avec Sony, label où il vient de sortir une intégrale des concertos de Beethoven avec le Mahler Chamber Orchestra, témoigne d’une générosité musicale jamais démentie.
Ses qualités tiennent à la fois à une technique exceptionnelle, une sonorité profonde, un sens raffiné du contraste et surtout une pratique constante de la musique de chambre. A cette école de l’écoute, il a appris l’équilibre et la perspective. Deux qualités qu’il déploie dans chacun des 30 albums qui jalonnent sa carrière, dans ses récitals, mais aussi lorsqu’il prend la baguette pour diriger, du piano, des œuvres de Mozart ou de Bach.
Co-directeur du festival de Risor, cette personnalité attachante laisse son ego à la maison pour défendre, des Proms de Londres à La Roque-d’Anthéron, les partitions avec la même passion. Pour autant, Leif Ove Andsnes n’est pas un démonstratif. Son style, un brin ascète, brise toute tentative d’esbroufe. Sa dramaturgie sonore suggère plus qu’elle ne démontre. Son élégance naturelle sert une distanciation poétique, plus qu’une posture. Il a tout d’un maître.
Auditorium, 11 décembre à 20 h