Une scène habituée à recevoir le chorégraphe puisqu'elle l'invite régulièrement à montrer son travail. Issu d'une résidence au musée des Confluences, à la Maison de la danse (où il a été chorégraphe associé pour saison 2016-2017) à Château Rouge et la MC2, entre autres, Boomerang a déjà pas mal tourné. C'est l'occasion de (re)découvrir cette pièce après quelques mois de « patine », une pièce qui revient aux origines du chorégraphe, le hip-hop, comme pour faire le point avant de repartir. À partir d'un objet simple mais très évocateur, le boomerang, le chorégraphe et ses interprètes ont exploré les variations « sur un même thème mais à partir de points de vue différents ».
Ainsi réinvente-il des jeux guerriers qui assument leur violence mais joue également les contrastes en insufflant douceur et délicatesse ou en opposant le groupe à l'individu. Huit corps s'affrontent et s'étreignent, se repoussent et s'enlacent. La danse est faite de sauts, d 'accents mais aussi de reptations, mélange de multiples influences qu'a traversées le chorégraphe au fil de son parcours.
En effet, Bouba Landrille n'aime rien tant que se frotter à d'autres univers que le sien. On se souvient d'un étonnant Casse-Noisette, acidulé à souhait, entre hip-hop et danse contemporaine, entre imaginaire pop et hommage à la tradition. Il a également composé un improbable duo avec avec le pianiste et compositeur anversois Guy Van Nueten, Skin-Sous la peau la chair. Ici la danse est terrienne, construite d'élans et de torsions, dessinant des figures sur un sol de sable et de terre mêlées, recomposant des espaces et des formes étranges, entre insectes, arachnéens et créatures hybrides, donnant à voir une humanité rageuse et survoltée, qui cherche l'espoir et le réconfort chez l'autre, malgré tout.
Théâtre de Villefranche, 24 janvier, www.theatredevillefranche.asso.fr