Née il y a un peu plus de deux ans dans le 7e arrondissement de Lyon, la marque de torréfaction Loutsa franchit un nouveau cap au printemps 2021 avec l'ouverture de trois nouveaux points de vente s'ajoutant aux quatre déjà existants.
"On a ouvert deux boutiques il y a quelques jours, cours Vitton dans le 6e arrondissement de Lyon, et rue Lebon dans le 17e à Paris", détaille Guillaume Langloy, fondateur de la marque.

Loutsa se développe : un premier container acheminé
Une septième boutique - ou "cave à café" c'est selon - sera inaugurée fin mai dans le 4e arrondissement à Paris. De quoi accélérer un développement que les volumes importés rendent un peu plus palpable au fil des mois.
"Nous venons de faire acheminer en France notre premier container complet, soit 500 sacs de 70 kilos. Je me souviens encore de l'aventure représentée il n'y a pas si longtemps par la commande de notre premier sac", sourit Guillaume Langloy, qui dirige la jeune entreprise avec sa femme Caroline.

"La France manque de torréfacteurs de quartiers"
Loutsa emploie un peu plus de vingt salariés et ambitionne de dépasser la barre du million d'euro de chiffre d'affaires en 2021. Elle s'appuie sur des relations directes avec des fermes en Amérique du sud et en Amérique centrale, ainsi que sur un réseau d'importateurs à l'affût de cafés de qualité partout sur la planète.
La jeune pousse, dont les équipes ne torréfient que des cafés de spécialité bios, ne compte pas s'arrêter là. "La France manque de torréfacteurs de quartiers, alors que la demande des consommateurs grandit", insiste Guillaume Langloy.

Le café, un produit... méconnu
La révolution déjà largement entamée dans l'univers du thé ou de la bière pourrait donc bientôt arriver dans la tasse, quand bien même les Français ont historiquement l'habitude de boire du "mauvais" café. Si 83 % de la population adulte déclare boire du café (12 kg/habitant/an, loin derrière les pays nordiques), le produit demeure relativement méconnu.
"Il y a pourtant tellement de choses à découvrir. Il existe davantage de variétés de cafés que de cépages pour produire du vin. Et avec 800 molécules aromatiques, la complexité est au rendez-vous", argumente le fondateur de Loutsa, qui juge la tendance de fond favorable.
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Les capsules de café ont révolutionné le marché
"On a assisté à un tournant avec l'explosion du nombre de machines à capsule, qui représentent deux tiers de la consommation à domicile désormais. Cela a un effet bénéfique, en donnant envie aux gens d'aller plus loin dans la découverte. 90 % de nos clients étaient consommateurs de capsules auparavant", souligne le dirigeant lyonnais.
Ne s'estimant pas en concurrence frontale avec les trois mastodontes qui captent 80 % du marché hexagonal, Loutsa cherche une autre voie dans la proximité et l'échange, au cœur des quartiers des grandes villes, pour séduire de nouveaux clients.
Loutsa veut séduire les chefs de la région

"Le café, c'est d'abord du partage", résume Guillaume Langloy qui évoque le succès des ateliers caféologie - même remis temporairement en cause avec la crise du Covid – ainsi que des rendez-vous "dégustation" réguliers avec des chefs de la région.
Le chef Claude Barbet, installé à Vourles et Brignais, a "conçu" avec les équipes du torréfacteur lyonnais un café colombien bien à lui. Dans l'assiette ou à la fin du repas, Loutsa verrait bien ses cafés de spécialité devenir les cafés du déconfinement.