Sur le papier, ce n'était pas gagné ! Voir la fréquentation en salle réduite à peau de chagrin pouvait laisser prévoir une fin d'année 2020 plutôt terne. Reste que la mutation des modes d'achat en salle des ventes, de la version "présence en salle" à celle "d'achat en ligne", a si vite évolué en quelques années qu'elle a positivement bouleversé les habitudes des acquéreurs.
Résultat des courses : les achats en live ont littéralement fait bouillir la marmite et la pandémie de la Covid-19 n'a fait qu'accentuer cet effet. Personne ne s'en plaindra. Si le monde de l'art peut certes s'attrister du fait que les galeries et boutiques d'antiquités ont du tirer le rideau une bonne partie de la saison, les Maisons de ventes ont sans conteste tiré leur épingle du jeu.
Retour donc sur quelques unes des plus belles enchères qui ont marqué ce second semestre à Lyon et dans les environs.
Quand l'Eve de Rodin illumine l'Hôtel d'Ainay
670 000 € (hors frais) soit 837 500 € (frais compris), c'est l'enchère remarquable atteinte ce 15 novembre sous le marteau de Maître Cécile Conan-Fillatre par Eve, un bronze d'Auguste Rodin dans sa version réduite du modèle d'origine. "Rodin et Lyon, c'est une histoire particulière qui aura duré toute la vie de cet artiste et quel bel hommage que celui rendu ce mois de novembre à cet illustre sculpteur en présentant cette œuvre", précise Olivier Houg, expert lors de cette vente.
"Une fois encore, les Maisons de Ventes lyonnaises ont prouvé qu'elles pouvaient rivaliser avec celles de la capitale et des grandes villes européennes et mondiales. C'est le cœur de notre activité et notre fierté", renchérit Maître Cécile Cionan-Fillatre.
© DR / "Eve", statue en bronze de A. Rodin adjugée 837 500 EUR (frais compris)
Chu Teh-Chun booste de Baecque & Associés
L'art chinois est devenu au fil des ans une spécialité forte de la Maison de Baecque & Associés. Pas moins de cinq ventes lui sont annuellement consacrées par cette étude lyonnaise, mais aussi parisienne et marseillaise depuis peu. Ce 7 novembre, Chu Teh-Chun, artiste chinois contemporain, confirmait cet engouement avec l'adjudication à 90 000 € (hors frais) soit 112 500 € (frais compris) pour un petit tableau (41 x 33 cm) daté de 1975.
© DB / Toile sans titre par Chu Teh-Chun adjugée 90 000 EUR (hors frais)
Prosper Lafaye préempté chez Ivoire-Lyon
Préemption ce 5 septembre par le musée des Beaux-Arts d'Orléans d'un tableau de Prosper Lafaye (1806-1883) intitulé L'atelier de la princesse Marie d'Orléans. Adjugé 31 926 € (frais compris) par Maîtres Bérard, Péron, Battin et Rousselot, ce tableau n'est pas sans rappeler une version quasi identique mais avec variantes conservée au château de Versailles.
A noter que Prosper Lafaye travailla à différentes reprises pour Louis Philippe et participa également au début de sa carrière à la restauration du château de Versailles.
© DR / "L'atelier de la princesse Marie d'Orléans", tableau de Prosper Lafaye adjugé 31 926 EUR (frais compris)
Bela Vörös enchante Artenchères
Vente marathon ce lundi 26 octobre sous le marteau de Maître Agnès Savart. Débutée à 14 h avec la dispersion d'un bel ensemble d'art du XXe siècle, elle se poursuivait jusqu'aux limites du couvre-feu avec la dispersion de l'atelier d'André Mathiau.
Coup de cœur chez Artenchères pour cette Femme aux bras levés, sculpture en marbre blanc du sculpteur hongrois Bela Vörös adjugée 22 536 € (frais compris), de par sa beauté Art Déco. Grand plus, elle était accompagnée d'une photographie du sujet à l'état d'ébauche annotée par Bela Vörös, de quoi remonter le cours de son histoire. En seconde partie, l'atelier d'André Mathiau trouvait preneur pour la totalité des lots.
© DR / "Femme aux bras levés", Sculpture en marbre blanc par Vörös adjugée 22 536 EUR (frais compris)
Delage fait monter les tours chez Bremens & Belleville
L'enchère à 30 680 € (frais compris) était poussée ce 12 décembre sous le marteau de Maîtres Bremens et Belleville à l'occasion de la vente d'une automobile Delage type D6-75 berline Ennel de 1939.
Produite à peu d'exemplaires entre 1939 et 1940 pour cause de réquisition des ateliers en rapport avec l'effort de guerre, cette automobile en très bon état d'usage et dotée d'un rare toit décapotable était proposée avec un dossier conséquent de documents réunis depuis son bon de commande daté d'avril 1939.
© DR / Delage type D6-75 berline Ennel de 1939 adjugée 30 680 EUR (frais compris)