AccueilVie juridiqueTribunauxLe TGI de Villefranche au bord de l'asphyxie

Le TGI de Villefranche au bord de l'asphyxie

Volume d'affaires important, manque de moyens : le tribunal de grande instance (TGI) de Villefranche gère la pénurie.

Vie juridiqueTribunaux Publié le ,

Le même refrain chaque année : la justice tourne à plein régime et les moyens humains alloués par la chancellerie ne suivent pas. L’audience solennelle de rentrée du tribunal de grande instance de Villefranche n’a pas échappé à ce constat.

L’activité a été particulièrement soutenue en 2015 au tribunal correctionnel, avec plus de 13 000 plaintes et procès-verbaux reçus au parquet. Le nombre d’affaires traitées a augmenté de 4 % (10 447 au total contre 10 048 l’année précédente), mais le nombre d’affaires « poursuivables » a affiché un recul de 3,8 % (3 650 au total en 2015). Au sein de ce volume, 1 600 dossiers ont pu faire l’objet d’alternatives aux poursuites (rappels à la loi, sanctions de nature non pénale…).

Pour le reste, le tribunal correctionnel a rendu 1 208 décisions (+ 10 %, hors ordonnances pénales), parmi lesquelles 968 jugements de condamnation ou de relaxe (+ 17,5 %), dont 144 comparutions immédiates (+ 54,8 %). Du côté de l’instruction, le nombre personnes mises en a bondi de 65,5 % (91 contre 55 en 2014). Logiquement, le nombre de mesures de sûreté prononcées (contrôle judiciaire, détention provisoire) a fortement augmenté.

« Ce bilan s’incarne aussi et avant tout par des hommes et des femmes à qui il faut rendre hommage pour leur implication quotidienne à l’œuvre de justice », salue Grégoire Dulin, procureur de la République, se faisant grave au moment d’évoquer le manque de moyens face à la multiplication des missions. « Nous sommes au parquet de Villefranche à effectifs complets avec quatre magistrats pour 200 000 habitants, quand le Conseil de l’Europe dénombre douze magistrats du parquet pour 100 000 habitants. »

Cela n’empêche pas le parquet caladois de formuler des projets pour 2016, avec par exemple la mise en place d’un bureau des enquêtes « pour suivre au plus près le déroulement des préliminaires diligentées par les services de police et de gendarmerie ».

Mêmes inquiétudes du côté des magistrats du siège. « La hausse des défèrements et des jugements s’est faite au détriment du reste. La justice ne peut pas continuer ses missions sans moyens supplémentaires », prévient Claire Jacquin, présidente par intérim : « Ce retard a été creusé depuis très longtemps. Il y a urgence ! ». Justice des mineurs, greffe, les besoins sont partout ou presque.

L’audience solennelle de rentrée a enfin été l’occasion d’accueillir deux nouvelles magistrates : Marion Goddier (vice-présidente), de retour dans une juridiction qu’elle connaît déjà bien, et Isabelle Confort (vice-procureur), originaire de la région et transfuge du tribunal de Saint-Etienne. Le tribunal de grande instance devrait également très prochainement voir arriver un nouveau président, après le départ récent de Denis Kenette pour le TGI de Paris.

Partager :
Abonnez-vous
  • Abonnement intégral papier + numérique

  • Nos suppléments et numéros spéciaux

  • Accès illimité à nos services

S'abonner
Journal du 18 mars 2023

Journal du18 mars 2023

Journal du 11 mars 2023

Journal du11 mars 2023

Journal du 04 mars 2023

Journal du04 mars 2023

Journal du 25 février 2023

Journal du25 février 2023

S'abonner
Envoyer à un ami
Connexion
Mot de passe oublié ?