Aussi, Jean-Paul Delore, le metteur en scène et Dieudonné Niangouna en ont extrait les paroles saillantes et nécessaires pour ne pas dénaturer le roman tout en rendant l'exercice possible d'une parole proférée crescendo 1 h 20 durant.
Et l'immense comédien (et auteur) qu'est Dieudonné Niangouna, compagnon de route de Delore depuis 2002, s'empare de ce texte monstre de Sony Labou Tansi dans lequel Martillimi Lopez, figure parfaite du dictateur (africain ou non) règle ses comptes avec le monde et les hommes. Où « il met en scène ses supposés sujets, ses ennemis, ses collègues présidents des autres pays, ses putains, ses fantassins, ses artistes, son peuple, ses femmes, ses journalistes, sa mère, ses généraux etc... »
Dans un style qui fuse de toutes parts, qui emprunte les chemins labyrinthiques d'une langue qui s'entrechoque et se répète comme une litanie féroce, la prose du dramaturge et écrivain congolais disparu en 1995 brosse le portrait d'« un homme honteux qui reste affreusement triste et seul avec les mots de son interminable révolte, son interminable agonie », comme l'écrit Jean-Paul Delore. À voir absolument !
TNG-Les Ateliers, 15 au 18 mai, www.tng-lyon.fr