Les sourires barrant les visages des divers protagonistes trahissaient une satisfaction générale. Du président de la Fnaim Entreprises du Rhône, Benoit de Fougeroux, aux quatre rapporteurs (Stéphan Poulat, Jean-Pascal Denys, Stéphane Bouiller, Patryck Piot) des chiffres 2018, tous ont souligné le bon bilan de l'immobilier d'entreprise sur le territoire, quel que soit le type d'actif : industriel, bureau, logistique et investissement. Une euphorie à même de porter le débat qui suivait cette restitution de statistiques et axé sur le thème « Le marché de l'immobilier industriel est-il toujours adapté aux besoins des utilisateurs ? »
Autour de la table, Pauline Siché-Dalibard, directrice générale de Bel Air Camp, Raoul Roth, PDG de Kingspan Light + Air (ex-Ecodis), Benoit Eckstein, associé fondateur d'Immasset, et Olivier Durif, membre de la Fnaim Entreprises. A leur côté, dans le costume de grand témoin, David Kimelfeld, président de la Métropole de Lyon. D'emblée, les intervenants ont mis en exergue Lyon, « bassin industriel majeur, comme en attestent les 450 000 m2 placés en locaux industriels », qui font de 2018, « un cru exceptionnel ». Si Pauline Siché a présenté le concept de « Bel Air Camp, véritable écosystème d'accueil de start-ups, offrant des surfaces d'une grande flexibilité (ndlr : de 20 à 800 m2) et des espaces sur-mesure afin de répondre aux évolutions et au développement de ces structures », Raoul Roth a exposé l'aventure Kingspan, passé de « 15 000 m2 à Chaponnay, avec des bâtiments éclatés et peu fonctionnels, à 30 000 m2 à Saint-Priest ». En narrant les écueils rencontrés lors de la réalisation des travaux nécessaires pour revitaliser cet ancien site Michelin consacré à l'époque à la logistique. Et d'évoquer la recherche du foncier idoine, dans un délai plus raisonnable que celui (de 24 à 30 mois !) constaté dans moult dossiers industriels. La problématique du foncier est prégnante.
« 24/30 mois, ce n'est pas admissible pour un industriel »
Pour Benoit Eckstein, « il est compliqué de dénicher un emplacement disponible de 5 000 m2 dans un délai acceptable. Clairement, aujourd'hui, l'immobilier guide le rythme du plan industriel. Ce devrait être l'inverse ! » Alors comment anticiper ? Tous s'accordent sur une préparation amont des dossiers, en informant qui de droit, à commencer par la Dreal. Si en logistique, certaines opérations sont lancées en blanc, cela demeure impossible pour les industriels, en raison des spécificités des sites et des activités. La solution ? « Lancer des opérations en gris », préconise Olivier Durif. Tout en agissant sur les stocks. « Certaines friches étant actuellement obsolètes donc inexploitables, il conviendra de les restructurer pour maintenir l'activité et l'emploi ».
Interpellé sur cette problématique du foncier, David Kimelfeld a dégainé l'argument PLU-H, « dont l'adoption aura des incidences positives, puisqu'il engendrera des opportunités et permettra de répondre aux besoins en grands fonciers ».