Près d’un an après la mort de Gisèle Halimi, Gallimard réédite dans sa collection L'imaginaire l’autobiographie - même si elle s’arrête à l’année 1976, date de la mort de son père - de l’une des célèbres figures combatives de cette seconde moitié du XXe siècle.
Un récit enlevé et intime qui convoque tour à tour Coty, de Gaulle, Giscard, Mitterrand, Chirac, Simone Veil, Bourguiba, Camus, Sartre et Simone de Beauvoir sans oublier surtout son père, Edouard "le Magicien", sa mère Fortunée, ses fils, sa soeur…
Avec tendresse mais sans complaisance
Une collection de portraits croquée avec malice et tendresse, mais sans complaisance. Une façon originale aussi de retracer son parcours hors norme, de petite fille à femme, toujours rebelle et qui commence, d’une certaine façon, au pied de l’oranger où elle y jette, sans scrupule, ce lait qu'elle ne veux pas boire. Une anecdote qui lui permet d’établir un parallèle avec l’oppression des hommes sur l’Homme.
« Ils sont comme les orangers. Il leur faut choisir ce qui les aide à vivre, ce qui les épanouit. Je n’aimais pas le lait et je détestais lacontrainte. Mais je croyais juste de l’imposer à l’arbre qui m’était si cher (le lait le fait mourir, Ndlr) », écrit-elle.
Une vie de mille feux
L’oppression et la torture que la jeune fille devenue avocate tenace s’acharnera à combattre dans les prétoires de France et de Tunisie, mais surtout en Algérie, où elle sera toujours menacée. Sans oublier la reconnaissance du viol comme crime, sa bataille pour la légalisation de l’avortement ou le procès de Bobigny.
Une vie de mille feux qui se lit comme un roman et qui éclaire, de l’intérieur, l’incessant questionnement de l’avocat face aux évolutions et aux tourments de l’Histoire.