Comment jugez-vous la croissance du trafic pour 2015 ?
Alors que nous avions anticipé une stabilité, Air France recule de 1,2 %. Mathématiquement, en réduisant sa voilure sur les liaisons européennes, Air France génère une baisse du trafic sur Saint Exupéry alors qu’ailleurs, les navettes qui alimentent les viols longs courriers au départ de Roissy affichent une hausse du nombre de passagers. Heureusement, les autres compagnies opérant sur Aéroports de Lyon progressent de 4 %. Au final, nous terminons 2015 sur une hausse de 2,8 %, une croissance que j’estime correcte.
Cette érosion remet-elle en cause votre stratégie vis à vis d’Air France ?
Cela fait une dizaine d’années que l’activité d’Air France sur Lyon donne des signes d’essoufflement. Dans ce contexte nous avons réorienté notre stratégie avec une politique de diversification, notamment en direction des compagnies low cost, principalement EsayJet, Vueling et Transavia, qui détiennent désormais, 25 % de parts de marché sur Saint Exupéry.
Comment évolue le trafic des compagnies traditionnelles ?
Ces compagnies concentrent leur activité sur les courts et moyens courriers en direction de l’Europe et du bassin méditerranée. Les résultats de 2015 confirment cette orientation. Les routes vers le sud continuent leur envolée avec des hausses de 15,1 % sur le Portugal, 12,5 % sur l’Espagne, 13,3 % sur la Grèce et 11,7 % sur l’Italie. L’’Europe du Nord affiche des tendances contraires. Si le Royaume Uni progresse de 2,5 %, l’Allemagne (- 2,2 %) et la Belgique (- 0,5 %) reculent. Seule ombre au tableau, les replis de la Turquie (- 2,7 %), du Maroc (- 6 %) et le de la Tunisie (- 16,3 %) alors que l’Algérie se porte bien (+ 5,9 %).
Où en êtes vous des projets d’ouverture sur les longs courriers ?
Cette année, l’ouverture du Lyon-Montréal opéra par Air Canada ouvre une nouvelle brèche. Mais l’autorité de régulation fait toujours la sourde oreille à une extension du Lyon-Dubaï, aujourd’hui limité à 5 vols hebdomadaires. L’international représente 65 % de l’activité de Aéroports de Lyon. en 2015, nous avons encore gagné un point de marché. Fin 2016, nous devrions faire 66 %. Le futur de Saint Exupéry est là.
Comment gérez-vous la concurrence avec Genève ?
Ensemble, Lyon et Genève déploient une offre très complète et Cointrin constitue une réelle alternative vis à vis de Lyon. Mais comment lutter contre une Suisse très libérale en matière de droits de trafic ? Cette distorsion pèse sur notre développement.
Pendant la campagne des régionales, certains candidats ont évoqué une rationalisation des aéroports d’Auvergne et Rhône-Alpes. Qu’en pensez-vous ?
Autosuffisant, Aéroports de Lyon finance son développement sans un euro de subventions. Nous ne sommes pas dans la même configuration que d’autres modèles qui ont un besoin structurel de subventions. De ce fait, il ne m’appartient pas de juger une question qui relève d’un choix politique.
Que pouvez-vous nous dire sur la privatisation de Aéroports de Lyon ?
Rien. Je n’ai pas connaissance d’un calendrier officiel. Je peux vous dire seulement que, en lien avec les services de l’Etat, nous travaillons le dossier.
Le fret progresse de 4 %
Le fret avionné (95 % du fret total) affiche une croissance de 4 % en 2015. Cette progression s’explique par la bonne santé du fret express (+ 3,5 %). DHL, qui maintient son deuxième vol en 757, enregistre même une hausse de 13 %. Il devient ainsi le premier intégrateur sur la plateforme Lyon-Saint Exupéry.