Coproduit par les Célestins (entre autres), Le cas Sneijder a été créé au théâtre de l'atelier en mars dernier avant d'entamer une tournée à la Coursive puis aux Célestins, avec Pierre Arditi (paraît-il formidable) dans le rôle de Paul Sneijder et Fox (un border collie) dans celui du chien. Paul Sneijder est le seul survivant d'un accident d'ascenseur dans un immeuble de Montréal, qui tue sa fille et trois autres personnes. Sorti du coma transformé, il remet en question son rapport au monde, et devient, au grand désespoir de sa femme (à « haut potentiel ») et de ses enfants qui s'épanouissent dans une société du culte de la performance, promeneur de chiens. Il refuse même de porter plainte contre l'ascensoriste et sera interné, devenant le « cas Sneijder ».
« Ce sera peut-être le théâtre d’un complot inévitable du monde vertical contre un homme couché qui n’y peut plus trouver sa place. Ou bien une comédie acide et parfois inquiétante où l’hypocrisie, la mauvaise foi, une certaine forme de cruauté sont autant d’épreuves que, tel Oblomov, Sneijder endure aussi patiemment que possible, jusqu’à l’écœurement et la révolte » expliquait il y a un an, au départ du projet, Didier Bezace dans une note d'intention. En tout cas, certainement pas une comédie où l'on rit aux éclats mais plutôt une chose qui fait grincer des dents et rire jaune, tout en se questionnant sur cette société verticale que nous subissons de plus en plus violemment.
Gallia Valette-Pilenko
Théâtre des Célestins, 16 mai au 3 juin, www.celestins-lyon.org