Comme Roméo et Juliette, La Tempête est l'une des pièces les plus connues du dramaturge anglais. Elle a suscité de nombreuses adaptations pour le cinéma dont la plus célèbre est sans doute le film de Peter Greenaway, Prospero's book comme elle a fait de très nombreuses mises en scène. Mais la particularité de cette Tempête-là, c'est qu'elle est montée par une jeune troupe, la Bande à Mandrin et surtout que Juliette Rizoud en a fait sa propre traduction. Une traduction qu'elle voulait au plus proche de la langue de Shakespeare en son temps. « Une langue à la fois crue, vive, puissante, poétique, colorée, érotique, avec des envolées lyriques ponctuées de grossièreté.
Une langue percutante, urgente, qui appelle le corps et interroge notre rapport au réel, d'où la nécessité de cette œuvre dans l'époque où nous vivons, envahie d'écrans et d'images » explique la jeune metteure en scène et comédienne dans sa note d'intention.
« Dans cette nouvelle traduction et mise en scène, je mettrai en lumière l'éventail de registres proposés par cette étonnante tragi-comédie. Je pousserai dans leur plus vives et franches couleurs les personnages et les situations. Quand c'est drôle, c'est drôle, quand c'est grivois, c'est grivois, quand c'est philosophique, c'est philosophique. Il ne faut pas prendre de pincettes avec Shakespeare, il faut le prendre à pleine main » ajoute-t-elle.
Et comme toujours, le spectateur verra tout, les changements se feront à vue et les comédien.nes seront toujours sur le plateau. Parce qu'il s'agit de « partager avec les spectateurs les plaisirs et pouvoirs de "l'illusion théâtrale" », de donner à voir le théâtre dans le théâtre. Et de partir sur cette île, à la fois merveilleuse et inquiétante.
Théâtre de Vénissieux, 9 novembre, www.theatre-venissieux.fr