La société de biotechnologies Adocia, basée à Lyon, vient d'officialiser le dépôt d'un brevet dans le domaine de la thérapie cellulaire afin de traiter les patients atteints de diabète de type 1. 25 millions de personnes souffrent de cette pathologie dans le monde.
Adocia a développé une matrice hydrogel innovante contenant des cellules pancréatiques. Cette innovation pourrait permettre de se passer des injections d'insuline et des médicaments immunosuppresseurs. Avec cette annonce, le cours de bourse de la biotech cotée sur Euronext Paris a nettement progressé, loin toutefois de retrouver son niveau de 2019.
"En capitalisant sur nos expertises dans les domaines de la médecine régénérative et du diabète, notre équipe multidisciplinaire a développé une matrice contenant des cellules qui a pour but, une fois implantée, de constituer une structure organoïde capable de contrôler la glycémie" déclare Olivier Soula, directeur général délégué et directeur R&D d'Adocia. Il précise que les premiers essais chez le petit animal "sont très prometteurs".
Un partenariat avec un spécialiste mondial du sujet
La thérapie cellulaire consiste à greffer des cellules vivantes aux patients diabétiques afin de restaurer le contrôle de la glycémie.
Depuis les années 80, la transplantation d'ilots de Langerhans prélevés sur des pancréas de cadavres est possible mais cette technique, bien qu'approuvée par les autorités de santé, est restreinte à une faible population de patients pour deux raisons : la rareté des donneurs, et le recours aux traitements immunosuppresseurs - nécessaire afin d'éviter le rejet - qui provoque une augmentation significative du risque infectieux et de certains cancers.
La matrice hydrogel Adocia pourrait contourner ces écueils. "Nous travaillons à réaliser le rêve de nombreux patients d'avoir accès à la thérapie cellulaire sans l'inconvénient majeur que constitue l'usage des médicaments immunosuppresseurs", exprime pour sa part Gérard Soula, PDG d'Adocia.
Pour poursuivre le projet, la start-up lyonnaise a établi une collaboration avec l'équipe du professeur François Pattou (Inserm Lille, DiabInnov), spécialiste mondial du sujet.