Sébastien Laurent, Directeur de l'actuel Technicentre SNCF d'Oullins, l'affirme sans hésitation : « Le transfert de notre établissement à Vénissieux, à l'horizon 2020, ne correspond pas à un simple déménagement dans de nouveaux bâtiments. C'est en fait une véritable révolution industrielle. » Un avis partagé par tous les intervenants réunis à Vénissieux, jeudi 14 septembre, à l'occasion de la pose de la première pierre du futur site. « C'est incontestablement le symbole d'une industrie qui sait se renouveler », convient David Kimelfeld, Président de la Métropole de Lyon. Capteurs connectés, lunettes de réalité virtuelle, impression 3D… le futur Technicentre embarquera en effet les technologies et les innovations les plus récentes au service d'une maintenance du futur.
Initié en 2014, le projet a lentement mûri. Après avoir étudié plusieurs sites potentiels, la SNCF a décidé de rentrer en négociation exclusive avec Renault Trucks, propriétaire d'un terrain de 8 hectares qui concentrait le maximum de critères positifs à Vénissieux, à la fois en termes d'accessibilité (proximité des transports en commun et des grands axes routiers), d'espace disponible et de calendrier de mise en œuvre du projet. Situé à proximité immédiate du pôle d'échange multimodal de Vénissieux (TER, Métro D, Tramway T4 et Bus), le site répond au cahier des charges initial et accueillera deux bâtiments totalisant plus de 40 000 m2 couverts. Le premier proposera 33 000 m2 couverts de plain-pied et sera entièrement dédié aux activités industrielles. Le second, de 7 000 m2, sera à usage tertiaire.
Sur ces espaces aux dimensions fortement réduites (le Technicentre d'Oullins est installé sur 18 hectares), la SNCF entend réorganiser l'ensemble des fonctions. Un défi qu'elle pourra relever en s'appuyant sur une conception pragmatique des bâtiments. « Alors qu'à Oullins nos activités sont éclatées sur plusieurs bâtiments, cette fois nous disposerons d'un immense hall unique, où l'organisation des flux a été savamment étudiée pour ne souffrir d'aucune redondance », confirme Sébastien Laurent. Ainsi, alors qu'un moteur peut parcourir jusqu'à 2,5 kilomètres tout au long des différentes étapes de sa maintenance à Oullins, le trajet total n'excèdera jamais 700 mètres à Vénissieux.
Pour Michèle Picard, maire de Vénissieux, ce projet concrétise aussi le rapport étroit qu'entretient historiquement sa commune avec l'industrie. Une proximité également saluée par David Kimelfeld au moment de conclure son intervention : « Le modèle de la Métropole de Lyon repose sur son socle industriel et ce sera encore le cas dans le futur. Ce projet, qui permet de connecter une activité industrielle d'avenir au cœur de Vénissieux, est là pour le démontrer. »
Jacques Donnay