Elle fuit les médias, ne donne pas d’interviews. Férocement indépendante, Martha Argerich est un vrai cauchemar pour les organisateurs de concerts qui ne sont pas à l’abri d’une annulation de dernière minute. Capable de coups de gueule mémorables la «lionne» a jadis claqué la porte du concours Chopin parce que le jury avait écarté Ivo Pogorelich. Avec ses longues robes noires, sa longue chevelure de jais, la virtuose a imposé sa silhouette atypique sur la scène. Mariée quatre fois, sa vie est digne d’une héroïne de roman.
Avec une technique stupéfiante et une sensibilité à fleur de peau elle déploie un répertoire qui va de Bach à la musique du XXème siècle. «Martha, c'est la force qui écrase tout sur son passage, la souveraineté de l'élan vital», reconnaît admirative la pianiste Hélène Grimaud. Malheureusement, Martha Argerich ne se produit en récital qu’entouré d’autres artistes, en compagnie de la nouvelle génération qu’elle contribue à faire émerger. C’est le cas de la jeune Japonaise Akané Sakaï avec qui elle a enregistré la version pour deux pianos du Sacre du Printemps de Stravinsky. Avec Nicholas Angelich, avec qui Argerich jouera la version pour deux pianos des Danses symphoniques de Rachmaninov et La Valse de Ravel, on change d’échelle pour ces deux concerts à ne rater sous aucun prétexte.
Salle Rameau, 12 et 13 avril à 20h30