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POLÉMIQUE

La fronde de 45 maires de la Droite et du Centre secoue la Métropole de Lyon

De Caluire à Saint-Priest en passant par Saint-Genis-Laval ou Rillieux-la-Pape, une quarantaine de maires ont signé une tribune dénonçant un manque d'écoute de la majorité écologiste et un fonctionnement déséquilibré à la Métropole de Lyon. Ils menacent d'actions plus concrètes, telle que la grève des permis de construire.
Alexandre Vincendet, Philippe Cochet et Véronique Sarselli, trois des 45 maires ayant co-signé une tribune en forme de fronde.
© Julien Verchère - Alexandre Vincendet, Philippe Cochet et Véronique Sarselli, trois des 45 maires ayant co-signé une tribune en forme de fronde.

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Rentrée politique agitée à la Métropole de Lyon, alors que 45 maires frondeurs (parmi les 59 communes que compte le Grand Lyon) co-signent une tribune au vitriol adressée à la majorité écologiste dirigée par Bruno Bernard.

Derrière le maire de Caluire Philippe Cochet, porte-parole du groupe d'opposition de la Droite et du Centre, les chefs de file de cette grogne ont éreinté mercredi 15 septembre lors d'une conférence de presse l'action et la méthode de la majorité verte, étiquetée "hors-sol", "dictatoriale", "méprisante" et au passage accusée d'incompétence ("ils ne connaissent pas le fonctionnement d'une collectivité").

Le modèle même de la Métropole attaqué

Tout autant que les conséquences de la loi MAPTAM, texte voté en 2015 et ayant présidé à la création du "modèle" de la Métropole de Lyon, la seule sous cette forme en France. "Un colosse aux pieds d'argile, une entité désincarnée sans lien avec les territoires...", peut-on lire dans la tribune des frondeurs.

Après l'opposition au projet de téléphérique urbain dans l'Ouest lyonnais, la colère contre une Zone à faibles émissions (ZFE) conduite "à marche forcée", l'épisode du Plan pluriannuel d'investissement (PPI) semble avoir été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. "Début juillet, les communes ont reçu une liste de projets et d'arbitrages, sans réelle discussion préalable. La confiance entre la Métropole et les maires est rompue", a souligné Luc Séguin, élu métropolitain de Marcy-l'Etoile.

Reste que ce mouvement de colère revêt des accents très politiques, quand bien même Philippe Cochet évoque un front "transpartisan".

"Les maires aussi peuvent mettre un gilet jaune"

Les élus de la Droite et du Centre envisagent désormais de lancer une pétition à destination des habitants, ainsi que de saisir les parlementaires. Autre mesure d'obstruction évoquée, la possibilité de bloquer l'institution en refusant de signer les permis de construire.

"On verra quels sont les voies et moyens de faire comprendre qu'il faut un changement de gouvernance", coupe Philippe Cochet. "Les trois-quarts des maires de ce territoire n'acceptent plus ce qui se passe. A nos questions, propositions, nous n'obtenons que du mépris… La colère gronde, les maires aussi peuvent mettre un gilet jaune ! Il n'y a pas les vassaux d'un côté et le seigneur qui décide de tout de l'autre", s'emporte Philippe Cochet.

Bruno Bernard : "Il n'y a jamais eu autant d'échanges avec les maires"

Le président de la Métropole de Lyon a répondu quelques minutes plus tard à ces attaques, en marge d'une conférence de presse consacrée à la révision du PLUH. Sans minimiser l'affaire ("40 maires qui s'expriment, c'est un fait politique"), et tout en certifiant son ouverture au dialogue ("ma porte est toujours ouverte"), Bruno Bernard n'a pas semblé prêt à lâcher du lest sur le fond.

"Depuis juillet 2020, nous avons une méthode de travail, que ce soit avec les acteurs associatifs, économiques ou les élus. Dans ce cadre, on rencontre les maires. Il n'y a d'ailleurs jamais eu autant d'échanges. Mais cela ne veut pas dire qu'on soit d'accord tout le temps. On assume que dans des situations d'urgences sociales, économiques et environnementales, nous prenions des décisions et des politiques publiques fortes", a-t-il déclaré.

"Quant à la loi MAPTAM, je n'étais pas là quand elle a été votée... Mais c'est le sens de l'histoire que les représentants d'agglomérations soient élus au suffrage direct, c'est ça la démocratie !", a déclaré Bruno Bernard.

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