Comprendre cette révolution, l'accompagner, saisir ses potentialités et en prévenir les écueils. Tel était, grossièrement brossé, l'objectif de la conférence « Fintech et révolution digitale dans la finance : enjeux de transformation, enjeux de régulation », co-organisée par la Société d'économie politique et d'économie sociale de Lyon (SEPL) et la Banque de France. Nathalie Beaudemoulin, spécialiste de cette matière appariant finance et technologie, représentante de l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), a livré, en préambule, quelques données chiffrées : « On recense en France 300 Fintech, dont 155 acteurs dans le financement participatif, mais aussi environ 200 Techfin (signature électronique, biométrie, cybersécurité, cryptographie, intelligence artificielle). L'an dernier, les Fintech ont réalisé 150 M€ de levées de fonds ».
Evoquant une véritable « rupture digitale », Nathalie Beaudemoulin a précisé que l'usager-citoyen n'entend plus se faire dicter sa consommation des divers produits bancaires ou d'assurance : « Aujourd'hui, le consommateur, par son mode de fonctionnement et de vie, pousse clairement les établissements financiers aux innovations technologiques ». Ces derniers doivent ainsi proposer une offre personnalisée, sur mesure, répondant au plus juste aux attentes et envies d'un consommateur connecté. L'intervenante a souligné les enjeux pour les acteurs financiers qui accompagnent cette révolution digitale : « Cette révolution représente des opportunités : les acteurs espèrent ainsi améliorer leur processus interne et baisser les coûts. A l'opposé, il y a des points de vigilance. En effet, il convient de veiller à une hausse possible des risques opérationnels, en raison notamment de l'interdépendance des systèmes d'information, mais aussi des risques financiers (crédit, marché, liquidité) ». Et de prévenir : « Les banques doivent être en capacité de gérer l'explosion de la relation clientèle, avec des contacts démultipliés sous l'effet des avancées technologiques ».
Pour alimenter encore le débat, une table ronde, menée par Marie-Christine Chalus-Sauvannet, présidente de la SEPL, a réuni Venceslas Cartier (marketing manager, Ingenico), Cédric Nieutin (directeur du B612), Arnaud Vincent (CEO, Road-b-Score) et Jean-Baptiste Cartier (maître de conférences en Sciences de gestion, IAE Lyon).