A Lyon et dans le Rhône, l’aventure de Canol vient de prendre fin après 22 ans de combat contre le gaspillage de l’argent public. L’association a voté sa dissolution après avoir été contrainte de constater "l’impossibilité de changer les choses".
"La justice administrative protège les administrations dès que les enjeux sont importants. Les préjudices subis ne sont jamais réparés et les élus ne sont jamais sanctionnés" , assène Michel Vergnaud, fondateur et vice-président de Canol.
Un arrêté du Conseil d'Etat décourage Canol
Canol fait cet état des lieux après la décision rendue par le Conseil d’Etat le 22 octobre 2021 dans le dossier des excédents de TEOM (Taxe d’Enlèvement des Ordures Ménagères) perçus par le Grand Lyon.
En effet, le Conseil d’Etat a publié un arrêt rejetant un jugement de la Cour administrative d’appel de Lyon favorable à Canol.
"Le Conseil d’Etat a ainsi désavoué son propre rapporteur qui s’était prononcé en faveur de Canol alors que l’avis de celui-ci est suivi dans plus de 90 % des cas", souligne Robert Cambet, président de Canol. Ce dernier coup de massue a donc été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.
Une cinquantaine d’actions en justice
Durant deux décennies, l’action de Canol a permis d’informer les habitants sur le fonctionnement des collectivités et d’alerter sur les dérives et dépenses faramineuses.
Non-respect des 1 600 heures légales de travail des agents de la Ville de Lyon et du Grand Lyon, achats de places de match de l’OL par le Conseil général du Rhône, dépassement du coût de construction du Musée des Confluences, sous-évaluation du prix de vente de l’ancienne gendarmerie de Tarare… ont ainsi été dénoncés.
Faute de résultat face à "une justice administrative organisée pour dissuader les citoyens de demander des comptes à leur administration", Canol a fait le choix de baisser le rideau.