« À Lyon, la table est en vérité somptueuse. » Au XVIe siècle déjà, Erasme vantait les mérites de la capitale des Gaules en matière culinaire. Il y a deux ans, la ville aux 2 200 restaurants était retenue avec Tours, Paris-Rungis et Dijon pour accueillir sa cité de la gastronomie. En dépit d’un démarrage difficile, le sénateur-maire Gérard Collomb se réjouit aujourd’hui de ce projet « évident, basé avant tout sur le plaisir ».
Abritée sous le dôme des Quatre Rangs, le plus ancien de l’hôpital historique lyonnais, la future Cité de la gastronomie se déploiera sur une surface totale de 3 600 m2. L’ensemble des métiers de bouche y sera représenté pour en faire un lieu de rayonnement international. « J’ai immédiatement pensé à Lyon, ma ville de cœur, qui possède un lien naturel avec la gastronomie, tant au niveau de son histoire que de sa biodiversité, » raconte le chef Régis Marcon, président du comité d’orientation stratégique du projet.
Crédit Agricole Assurances, le propriétaire, Eiffage et la Ville de Lyon ont ainsi souhaité créer « un lieu vivant et attractif, en mesure d’offrir une véritable expérience sensorielle et participative aux visiteurs ». Un parcours pédagogique se matérialisera autour d’espaces de démonstration et de mise en situation, permettant aux néophytes comme aux amateurs d’explorer les secrets de la gastronomie française et internationale. Un espace muséal sensoriel occupera le premier étage, tandis que des expositions permanentes et temporaires révéleront les terroirs de la grande région, qui concentre 79 appellations d’origine contrôlée.
Les sphères gastronomique et nutritive allant de pair, la cité entend encourager la recherche et l’innovation dans ces domaines. Le Centre européen de la nutrition pour la santé (CENS) occupera un espace privilégié, tandis que rencontres, tables rondes et autres colloques seront régulièrement organisés aux étages. « Il s’agit d’une nouvelle démarche réunissant tous les acteurs du secteur pour repenser la cuisine de demain », explique Régis Marcon. À terme, le Grand hôtel-Dieu devrait attirer 7 millions de visiteurs par an.