En 2017, alors que Gauthier Lefébure et Benjamin Malatrait sont encore étudiants à l’Escom (École supérieure de chimie organique et minérale), une idée leur vient : est-il possible de transformer en cuir les déchets de peaux de poissons ?
Quelques tests plus tard, le projet se concrétise. Leur ami Emmanuel Fourault les rejoint et en 2019, ils ouvrent Ictyos, leur tannerie de cuir marin.
Transformer la peau de poisson en cuir, un projet écologique
"On a lancé un financement participatif qui nous a permis de récolter près de 100 000 euros en 30 jours. C’est ce qui nous a permis de démarrer et de nous installer à Saint-Fons", raconte Benjamin Malatrait, un des fondateur d’Ictyos.
L’entreprise a mis en place un système de collecte des peaux grâce à des bacs mis à disposition de restaurateurs lyonnais. Valorisant le circuit court, la démarche écoresponsable d’Ictyos va jusque dans le choix des composants. Leur tannage - processus de transformation d’une peau en cuir grâce à des tannins - est totalement végétal.
"Depuis notre création, on a revalorisé plus de 20 tonnes de peaux de poisson, c’est plus d’une centaine de milliers de cuirs qui ont été produits", souligne Benjamin Malatrait.
Yctios : un laboratoire de création

Au-delà de la transformation des peaux de poissons en cuir, Ictyos accompagne différents créateurs dans leur collection. Nouvelles couleurs, textures, odeurs diffusées dans le cuir par des microcapsules de parfums, les trois amis ne manquent pas d’idées. Le cuir sert à créer des sacs, des chaussures, des bracelets de montres, comme celles issues de leur collaboration avec la marque lyonnaise Tentimes.
Faisant partie de l’incubateur de start-ups du groupe LVMH (Moët Hennessy Louis Vuitton), Ictyos collabore avec d’autres jeunes pousses à la démarche écoresponsable telles qu’ O.T.A, fabricant de sneakers, et acteur de l’économie circulaire.
"Au départ, c’est un projet de potes qui veulent changer le monde... et on y arrive tout doucement !", plaisante Benjamin Malatrait.