La mise sur le marché d'une barrière d'autoroute à dégondage-regondage automatique, au début des années 2010, a boosté les ventes et ouvert les portes de l'international à La Barrière Automatique. L'entreprise, créée en 1984 et dirigée par Grégoire Harhoura, est aujourd'hui leader français du marché des autoroutes et des parkings. A Lyon par exemple, les parkings de Lyon Parc Auto sont tous équipés avec des produits de La Barrière Automatique. Si les exploitants d'ouvrages à péage et de parcs de stationnement sont les deux principaux clients de l'entreprise, des sites industriels sensibles, des groupes tertiaires, des résidences privées… s'équipent aussi de plus en plus.
« Nous avons une capacité de production de 7 000 barrières par an. En juin, nous allons inaugurer l'extension de notre usine de production. Nous aurons doublé notre surface qui sera portée à 4 000 m2. Nous sommes désormais en mesure d'assembler entre 12 000 et 15 000 barrières par an », explique Jean-Marc Sanchis, directeur commercial et marketing, qui souligne que l'entreprise cherche à recruter des niveaux Bac Pro. La Barrière Automatique, propriétaire des brevets et des moules de ses produits, travaille à 90 % avec des fournisseurs locaux pour des éléments comme le moteur, la carte électronique… et assure ensuite l'assemblage. En plus des barrières levantes pour le contrôle d'accès sécurisé des véhicules, la PME de 80 salariés fabrique aussi des équipements pour le contrôle d'accès des piétons avec une gamme de tourniquets.
Pour améliorer ses produits, l'entreprise consacre environ 15 % de son chiffre d'affaires annuel à l'innovation. C'est un bureau d'études en interne de 8 personnes qui planche afin de mettre au point la barrière du futur. Ses équipements de pointe ont déjà permis à La Barrière Automatique de conquérir des marchés à l'international. En Italie où il y a beaucoup d'autoroutes, le système de dégondage-regondage automatique qui rend la barrière « incassable » face aux fraudeurs a très vite séduit. En Russie, c'est grâce à sa collaboration avec Vinci que l'entreprise a pu pénétrer le marché. Elle dispose aujourd'hui d'une filiale à Moscou.
« Nous avons réalisé en 2017 un chiffre d'affaires de 17,5 M€ dont 2 M€ à l'international. Cette année, nous visons 20 M€ de chiffre d'affaires dont 3 M€ à l'export, mais nous avons une ambition bien plus forte à 3 ans. Nous tablons sur la moitié de notre activité à l'export. Nous allons développer l'Europe et le Moyen-Orient, puis nous lancer aux Etats-Unis au second semestre 2019 dès que nous aurons obtenu la certification UL », détaille le directeur commercial. L'ouverture d'un bureau aux USA est déjà prévue et une petite fabrication avec un partenaire local est envisageable.
Jean-Marc Sanchis, directeur commercial et marketing de La Barrière Automatique
« De nouveaux débouchés dans la haute sécurité »
Outre l'international, quels sont vos relais de croissance ?
Dans un contexte terroriste, nous avons fait le choix en juin 2017 de développer des produits de haute sécurité. Nous avons racheté la société parisienne MBPS et nous avons industrialisé la gamme de bornes escamotables, herses et road blockers. Ces produits sont des compléments à nos dispositifs de contrôle d'accès sécurisé. Pour faire connaître cette activité, lors de l'inauguration de notre extension en juin prochain, nous avons prévu une animation spéciale. Nous nous rendrons sur un site pour réaliser un crash test. Un camion de 7,5 tonnes sera lancé à 80 km/h et nous verrons si une borne escamotable est bien en mesure de le stopper.
Que pouvez-vous apporter sur cette activité ?
Nous pensons que les produits de haute sécurité vont se multiplier dans nos villes et non plus seulement sur les sites dits sensibles. Nous voulons que par leur design, leur ergonomie, leur habillage… ces produits puissent s'intégrer le mieux possible à l'environnement urbain. Nous voulons les rendre moins intrusifs.
Qui sont et seront vos clients ?
Nous sommes en relation étroite avec les collectivités. La sécurisation des écoles, des collèges et des lycées est un vrai enjeu. En plus des tourniquets pour filtrer les élèves et contrôler les accès, il faut maintenant s'intéresser aux abords des établissements. Nous travaillons sur ces sujets avec les acteurs publics.