« A fin septembre dans la Métropole de Lyon, 28 de nos cabinets adhérents, et notamment des structures importantes, n'avaient que 440 logements à proposer à la location » alerte Patrick Lozano. Pour le président de l'Union des Syndicats de l'Immobilier (Unis) Lyon-Rhône, ce chiffre résume bien la faiblesse de l'offre et le déséquilibre qui s'accentue entre la demande et l'offre. Les professionnels de l'Unis Lyon-Rhône vont même jusqu'à s'interroger : « Comment va-t-on loger les citoyens dans la métropole lyonnaise ? ». Déjà très inquiets, ils ne voient aucune éclaircie à l'horizon. « Nous constatons aussi la baisse de la production neuve qui va encore accroître la pénurie », affirme Patrick Lozano.
Pour l'Unis Lyon-Rhône, cette baisse des stocks découle de décisions politiques néfastes pour l'immobilier locatif, principalement la Loi Alur et l'avalanche de réglementations. « Le raccourcissement du délai de préavis à un mois au lieu de trois a divisé par trois le volume d'offres disponibles. Aujourd'hui, nous sommes à flux tendu et la baisse de l'offre disponible renforce l'inquiétude des locataires », explique le président qui fustige également « la folie réglementaire ». Les bailleurs privés ont de plus en plus d'obligations à remplir, comme les diagnostics, qui représentent autant de coûts cachés. « Les incertitudes, les difficultés à expulser, les contraintes réglementaires poussent de plus en plus de bailleurs à se désengager et à retirer leur logement du marché locatif », alerte Patrick Lozano qui estime que ce phénomène représente environ 10 % du parc. L'Unis souligne aussi la concurrence accrue du parc social vis-à-vis du marché privé : « 25 % du parc en zone tendue doit être du logement social et les propriétaires occupants représentent plus de 60 % du parc de logements. Que reste-t-il pour le marché locatif privé ? ».
Dans ce contexte, les professionnels émettent trois propositions principales pour fluidifier le marché : abroger l'article de la loi Alur sur le préavis d'un mois, créer un statut du bailleur privé social, et réformer l'imposition sur la plus-value.
Le loyer moyen à Lyon : 13,30 €/m2
Malgré une situation de plus en plus tendue, les loyers n'ont pas flambé et affichent plutôt une certaine stabilité. A fin juin, le loyer moyen sur le marché locatif privé lyonnais s'établit à 13,30 €/m2, soit une hausse de 1,5 % par rapport à 2017. « Il y a moins de 2 €/m2 de différence entre le loyer moyen le plus cher, situé dans le 2e arrondissement à 14,1 €/m2, et le loyer moyen le moins cher, situé dans le 5e arrondissement à 12,2 €/m2 », ajoute Olivier Dumas, trésorier de l'Unis Lyon-Rhône et responsable de l'analyse des statistiques. En périphérie, c'est à Vaulx-en-Velin qu'on enregistre la plus forte hausse (+11,1 %), à 11,6 €/m2, conséquence des constructions neuves au Carré de Soie, tandis que la plus forte baisse (- 4,4 %) concerne Vénissieux avec un loyer moyen à 10,1 €/m2. Mais c'est à Villefranche-sur-Saône qu'il est possible de se loger pour le moins cher : 9,3 €/m2.