2069 : Tel est le nombre d'entrepreneurs financés, en Auvergne-Rhône-Alpes, en 2020, par l'ADIE (Association pour le droit à l'initiative économique). Sa mission : permettre aux personnes qui n'ont pas accès aux prêts bancaires traditionnels de pouvoir créer leur entreprise grâce à une arme : le micro-crédit. Un chiffre presque stable par rapport à 2019, et qui peut surprendre au vu de la crise économique.
Dans la région, l'ADIE compte 50 salariés permanents, 140 bénévoles et 20 antennes dans 12 départements. 5 nouvelles antennes vont ouvrir cette année : Aurillac, Montélimar, Oyonnax, Villeurbanne et Montluçon.
Si, à partir du mois de mars 2020, l'ADIE a surtout aidé les entrepreneurs à trouver des solutions pour rembourser leur crédit en cours,"c'est à partir des mois de juin et juillet, après le premier confinement, que nous avons répondu aux demandes de ceux qui souhaitent se lancer", explique Etienne Taponnier, directeur de l'ADIE Auvergne-Rhône-Alpes. “Nous leur apportons accompagnement, conseil et financement”, précise Mathieu Mazin, conseiller ADIE à Lyon 9.
"Le taux de pérennité à trois ans des entreprises financées par l'ADIE est de 85 %"
Parmi les personnes accompagnées par ce dernier, on compte Jean-Dominique Rotella, laveur de vitres à vélo. “J'ai lancé mon entreprise à Grenoble en 2019, puis je l'ai délocalisée en mars 2020 à Lyon”, explique-t-il. Pour mener à bien son activité, ce dernier avait besoin d'un vélo-cargo à assistance électrique - Lyon comptant collines et faux plats !
Grâce à l'accompagnement de l'ADIE, il a pu bénéficier de deux subventions de 1000 euros chacune et d'un micro-crédit de 2 900 euros à rembourser sur deux ans. De quoi acheter son outil de travail et même d'y ajouter caisson et flocage.
Avant de lancer son activité, l'entrepreneur était salarié et opticien. “Je voulais plus de liberté. J'aime mon métier car lorsqu'on lave des vitres, il y a un avant et un après satisfaisant”, explique-t-il. Ses clients sont principalement des entreprises, mais aussi quelques particuliers.
Jean-Dominique Rotella envisage de continuer sur cette lancée. Sur 2021, il espère un chiffre d'affaires de l'ordre de 25 000 euros. Et il n'est pas le seul à réussir le pari de l'entrepreneuriat. “Le taux de pérennité à trois ans des entreprises financées par l'ADIE est de 85 %”, se réjouit Etienne Taponnier. Et 9 entrepreneurs sur 10 se disent satisfaits d'avoir créé leur entreprise.
Quel est le profil des entrepreneurs accompagnés par l'ADIE en Auvergne-Rhône-Alpes ?
Sur les 2069 entrepreneurs accompagnés en 2020, 48 % vivaient sous le seuil de pauvreté avant le financement (moyenne nationale de 17,5 %), 39 % perçoivent les minimas sociaux (moyenne nationale des créateurs d'entreprise de 8 %) et 17 % ne disposent pas de diplôme (moyenne nationale de 12 %). 22 % habitent en zone rurale (moyenne nationale de 20 %) et 12 % dans des quartiers prioritaires (moyenne nationale de 7 %).