Dans quelles circonstances avez-vous été nommée au Cnnum ?
Le conseil national du numérique rassemble des personnalités qualifiées aux trajectoires multiples. Mon implication au sein des Interconnectés et le travail que nous réalisons depuis deux ans sur le Manifeste des territoires pour renouveler le dialogue entre les territoires et l'Etat m'ont amenée à rencontrer Mounir Mahjoubi. Mon parcours professionnel mais également ma collaboration avec Lyon French Tech confirment que je porte la voix des territoires, un engagement repéré par le secrétaire d'Etat.
Quelles seront vos missions ?
Les missions du Cnnum ne sont surtout pas top down. Les trente membres vont déjà apprendre à se connaître pour apporter une fraicheur dans l'animation du groupe. Le conseil a pour mission de prioriser les grands axes du numérique. Le secteur arrive à maturité. Le numérique est partout. Tout le monde s'en empare. Il y a un foisonnement d'idées et de projets. La mission du Cnnum est de déterminer de quoi on s'empare et comment séquencer pour répondre aux enjeux : créer un climat de confiance vis-à-vis du numérique, parler inclusion et place de la France dans l'Europe et dans le monde dans ces enjeux liés au numérique. Le ministre demande d'aiguiller dans ce qui semble le plus important pour se positionner sur les bonnes actions au bon moment. Le Cnnum fera appel à des réseaux externes pour devenir un point d'entrée sur les priorités définies par la France.
Que comptez-vous apporter à ce conseil ?
Je souhaite participer à redonner de l'utilité à cet organe mis en place sous le gouvernement de Nicolas Sarkozy. Ce qui m'intéresse prioritairement, c'est faire valoir le fait que dans tout ce débat très large lié au numérique, la France et l'Europe présentent des particularités très fortes qui contribueront à construire une filière numérique européenne. Les Etats-Unis et la Chine vont très vite dans la compétitivité. La France et l'Europe doivent aussi s'emparer du sujet avec des valeurs d'éthique, une alternative de point de vue et de modèle. Je veux travailler en positionnant les territoires et l'innovation avec un impact pour les citoyens en s'assurant que tout le monde a sa place. Nous voulons donner du sens avec la création de start-ups pérennes qui créent des emplois. L'autre sujet qui me tient à cœur est la place des femmes, un sujet aussi porté par le Cnnum qui a choisi une femme à sa tête et qui respecte la parité.
Quelles retombées l'agglomération lyonnaise peut-elle attendre de votre nomination ?
Je vais jouer pleinement mon rôle d'ambassadeur de Lyon avec une chance de pouvoir utiliser le terrain métropolitain comme un terrain de jeu au niveau national. Les Interconnectés a été fondé à Lyon avec un spectre national. Lyon possède une véritable boite à outils et il est tout à fait envisageable de faire sortir des projets de Lyon pour les porter au national avec des modèles de collaboration public-privé très inspirants. Une structure comme le Cnnum a besoin de cas d'écoles, qui naissent dans des environnements propices. Lyon est un environnement propice. Partir d'ici est un avantage absolu pour déployer la filière numérique en France et en Europe.