Lors des tournées de l’Orchestre National de Lyon aux Etats-Unis, Serge Baudo et Emmanuel Krivine ont fait appel au pianiste français. Pourtant l’élève de Pierre Sancan, qui a décroché son premier prix au Conservatoire de Paris à 16 ans et enregistré une soixantaine de disques, joue rarement à Lyon. Il faut remonter à plus d’une quinzaine d’années pour trouver la trace de son nom à l’affiche de la Société de Musique de Chambre où il avait donné deux fois un programme Chopin et Fauré. Depuis, plus rien. La tournée promotionnelle de son nouvel album, où il regroupe les 24 Préludes et la 2e sonate « marche funèbre » de Chopin (La Dolce Vita), fait étape salle Rameau où il ouvre la saison de Piano à Lyon. Remontons plus loin encore, à ce programme Ravel, donné en 1978 à San Francisco, sous la direction de Seiji Ozawa qui avait fait appel à lui après avoir entendu un enregistrement des Barcarolles de Fauré. Plus que les grands prix du Concours Long Thibaud (1969) et Cziffra (1970), ce concert a propulsé sa carrière en Amérique du Nord. « Les Américains s’entichent très vite. Il y avait sans doute une place à prendre dans la musique française avant que n’arrivent Jean- Yves Thibaudet et Hélène Grimaud », avoue-t-il. Ce concert sonnait un peu comme une revanche. « Après mon prix au conservatoire, j’avais sollicité quelques avis, dont celui de Robert Casadesus à qui j’avais demandé une audition. Après m’avoir écouté, il se tourna vers ma mère et dit : ‘‘Votre fils est encore à l’âge où il peut changer de métier’’. Je suis sorti effondré, déprimé. J’ai eu ma revanche plus tard. A San Francisco, lors de ce concert qui a scellé mon destin, je remplaçais Casadesus ». On comprend mieux pourquoi Jean-Philippe Collard a ses habitudes dans ce pays, où il va deux ou trois fois par an et qu’il considère comme le deuxième pôle de sa carrière. .../...
Lire la suite dans le Tout Lyon Affiches n° 5068 du samedi 28 septembre 2013
Jean-Philippe Collard, gentleman pianiste
La réputation de Jean-Philippe Collard en Amérique du nord contribue à ouvrir bien des portes.
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