Il en a l’aura et la faconde. Il utilise les mêmes armes, le rire et une forme de dérision. Ses ennemis ? Les dictateurs de la pensée unique. Et le combat continue. Récemment agressé près de Beaubourg pour avoir soutenu le mariage pour tous, il a essuyé les foudres des catholiques intégristes, enduit d’excréments de chien à Nancy, suite aux représentations de Golgota Picnic. Quelques semaines auparavant, la pièce de Rodrigo Garcia avait été créée au Théâtre du Rond-Point, sous la protection de plusieurs centaines de CRS. « J’étais fier de voir la police républicaine défendre la liberté d’expression ». Ce petit bonhomme, vous le connaissez. Et pour cela, nul besoin d’avoir fréquenté les salles de théâtre ou de cinéma. Merci Bernard, Palace, deux séries télévisées cultes, c’est lui. Les Brèves de comptoir de son ami Jean- Marie Gourio, qu’il a portées à la scène, toujours lui. La publicité pour une mutuelle d’assurance qui se termine sur « Je l’aurai ! », c’est encore lui. Jean-Michel Ribes est entré au panthéon intime des Français en douce, sans effraction.
Il faut remonter au début des années 1950, lorsque son père, le député gaulliste Pierre Ribes, éphémère secrétaire d’Etat du gouvernement Raymond Barre, recevait à dîner des personnalités comme Jean Tardieu et Raymond Queneau. On peut rêver pires précepteurs. Il faut remonter à cette séance de cinéma contrariée. Econduit de la salle où était projeté Pouic Pouic avec Louis de Funès, le petit Jean-Michel se « rabat » sur Huit et Demi de Fellini. « Et là j’ai commencé à croire en Dieu ! ». Il faut évoquer ses lectures et ses héros. « Diogène, Rabelais, Voltaire et quelques autres… Ils m’ont permis de respirer et de me dégager de la dictature de la pensée ». Ces figures n’expliquent pas à elles seules cette obstination à creuser le sillon de l’humour noir et surréaliste, saupoudré de cette french touch faite d’élégance et d’érudition. .../...
Lire la suite dans le Tout Lyon Affiches n° 5072 du samedi 26 octobre 2013
Jean-Michel Ribes, drôlement subversif
L’oeil malicieux, petites lunettes avancées sur le nez, cheveux en bataille sous un chapeau cachant son front dégarni, le bonhomme ressemble à un personnage d’une comédie à l’italienne.
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