Serial entrepreneur, Jean-LouisOger n'en est pas à son premier coup d'essai. De la création de son premier laboratoire d'analyses médicales à Martigues en 1974, dès la fin de son internat aux hôpitaux de Marseille, à son rachat de la Clinique du Val d'Ouest (et de sa filiale la Clinique de la Part-Dieu), le pharmacien biologiste a toujours appliqué la même méthode. "Je crois avoir des prédispositions en matière d'organisation avec la capacité de fédérer les gens, tout en les respectant. Mais je reste un bon professionnel de santé qui a été guidé et favorisé par un environnement général favorable à la santé", souligne, modeste, le président d'Oger Investissements, la holding familiale qui détient désormais ce qui était l'une des dernières cliniques privées de la région, détenue par 130 praticiens actionnaires accompagnés depuis 2009 par CM-CIC Investissement.
Un rachat (montant non communiqué) financé en partie grâce à la cession partielle de ses parts dans le groupe de biologie médicale (150 laboratoires en France), Bio-Access, qu'il a monté en 2009, suite à la revente du Laboratoire Marcel Mérieux. En dix ans, le dirigeant a fait croître son chiffre d'affaires de 30 M€ à 200 M€. C'est à cette époque qu'il s'installe à Lyon. "On ne peut rêver mieux pour entreprendre. Il y a de bonnes écoles, de bons hôpitaux, les compétences et les ressources nécessaires et une large clientèle.
Depuis, il est devenu actionnaire majoritaire de 7 cliniques, dont celles du Tonkin et de la Sauvegarde (revendues depuis au Groupe Capio), sa première expérience de l'hospitalisation privée. "En revenant sur ce terrain, nous entendons contribuer à la remise à plat de l'offre de soins de la région. Il y a urgence à réorganiser l'ensemble", estime-t-il. Il imagine un projet basé sur la mise en valeur de plateaux techniques spécialisés, faisant une large place à l'ambulatoire. "Pour se donner les moyens de bien travailler, il faut s'entourer des meilleurs professionnels. Et pour cela, il faut pouvoir les attirer", souligne-t-il.
C'est pourquoi l'amateur d'art, en particulier de la période des années 60, projette de rapidement investir dans d'autres cliniques régionales pour constituer des sites par spécialités et atteindre les 100 millions de chiffre d'affaires cumulé. "J'estime que c'est un montant à partir duquel on compte", poursuit-il. A 67 ans, Jean-Louis Oger n'entend pas se mettre à la retraite. "Je m'ennuie vite, j'ai besoin de mener des projets. Et puis j'ai la chance d'être encore en bonne santé, c'est peut-être cela le vrai secret de la réussite", confie-t-il.