Votre colloque de la recherche se tiendra les 25 et 26 janvier 2018 à l'ENS de Lyon. Pourquoi avoir choisi notre ville pour cette 20e édition ?
Nous fêtons cette année notre centenaire. Notre colloque ouvre les célébrations de la naissance de la Ligue, dans la ville de son fondateur, Justin Godart. C'est la principale raison. D'autant que Lyon n'a jamais accueilli notre colloque de la recherche. Il y aura 19 scientifiques, des représentants des comités et près de 80 chercheurs à l'écoute de ces présentations. Il y aura également, en ouverture, une grande réunion publique. C'est assez inhabituel. C'est aussi notre façon de fêter le centenaire. Nous avons voulu présenter au grand public les progrès thérapeutiques en lien avec les nanotechnologies. la réunion sera présentée, le 24 janvier au Palais de la Bourse, par le professeur François Berger, un neuro-oncologue très connu de l'Université de Grenoble.
Quel bilan tirez-vous de ces 100 années de lutte ?
Nous avons assuré et développé les missions énoncées par son fondateur : soutenir la recherche, promouvoir la prévention et accompagner les personnes malades. En complément de ces missions historiques, nous avons beaucoup œuvré pour la prise en compte des droits des malades. Nous avons toujours été très actifs pour soutenir la recherche. Chaque année, ce sont près de 230 jeunes chercheurs en thèse et près de 100 équipes plus expérimentées qui sont labellisées. Cela représente 60 % de notre budget, qui est, rappelons-le, financé à 98 % par la générosité de nos 640 000 donateurs (10 000 dans le Rhône). Nous sommes une fédération de 103 associations départementales : ce sont-elles qui organisent toutes les opérations de récoltes de fonds.
Comment se dessinent les luttes à venir ?
Depuis 40 ans, beaucoup d'efforts ont été entrepris pour obtenir des progrès thérapeutiques. On a porté moins d'attention à la prévention. Or, on sait désormais - on ne le savait pas avant - que 40% des cancers seraient évitables en changeant de comportement à l'échelle collective ou individuelle. En 2017, on recense 400 000 nouveaux cas de cancers déclarés alors que les années précédentes, on stagnait à 385 000 cas. C'est dû au vieillissement de la population. Le cancer est toujours la première cause de mortalité en France avec 150 000 décès. Chez la femme, c'est le cancer du sein. Chez l'homme, celui du poumon et du colon. Nous allons accentuer nos efforts dans le préventif, surtout en matière d'éducation à la santé, le plus tôt possible dans les écoles. Et nous allons commencer par organiser les premiers états généraux de la prévention des cancers, une grande réunion nationale qui aura lieu le 21 novembre prochain au Palais d'Iéna avec l'ensemble des acteurs concernés. Nous espérons ainsi élaborer des propositions pour une politique de prévention efficace et équitable, car beaucoup d'inégalités se creusent face à l'accès à la prévention.
20e Colloque de la recherche de la Ligue contre le cancer, les 25 et 26 janvier, à l'École Nationale Supérieure de Lyon. Conférence publique le 24 janvier à 17 h 30 au Palais de la Bourse sur le thème : " Cancer et nanotechnologies. Un nouvel espoir ? ".