Difficile, avec un recul de 51 % en un an, de ne pas évoquer une année noire pour l'immobilier tertiaire à Lyon. Stephan Poulat, directeur BNP Paribas Real Estate, s'efforce néanmoins de remettre les chiffres en perspective. "Avec 217 000 m2 placés, la chute est rude, reconnaît-il. Mais l'effet est renforcé par les volumes records de l'année 2019".
Malgré tout, comparé à la moyenne des cinq dernières années, le reflux est encore de 30 %. Dans le détail, la baisse enregistrée est plus importante dans le neuf, où elle atteint 61 %, que dans les produits de seconde main, où elle se limite à 34 %.
"Il est clair que le cocktail covid – confinement – télétravail a freiné les entreprises"
"Plusieurs raisons expliquent cela. En premier lieu la quasi absence de 'mega deal', puisque ce sont ces opérations qui portent le marché du neuf. Ensuite, il est clair que le cocktail covid – confinement – télétravail a freiné les entreprises dans leurs projets de déménagement. Elles ne savent pas encore comment va s'organiser le travail sur leurs sites tertiaires, donc elles attendent avant de prendre des décisions stratégiques", analyse-t-il.
Conséquence directe du faible niveau de transaction enregistré en 2020, l'offre augmente dans toutes les classes d'actifs, pour totaliser 540 000 m2 en fin d'année. Elle est significative sur tous les secteurs.
Pour les immeubles de seconde main, elle augmente notamment sur le secteur Part-Dieu, avec des libérations de grands sites tertiaires par Orange ou par April. "Ces offres sont cependant de qualité et pourraient challenger le neuf", estime Stephan Poulat.
L'attractivité de Lyon pas remise en cause
Dans le même temps, le nombre de chantiers en cours diminue quasiment de moitié par rapport à l'année dernière. Il s'établissait fin 2020 à 74 000 m2 contre 133 000 m2 en 2019. "L'appétit des investisseurs qui achetaient en blanc s'est réduit", constate-t-il. Pour autant l'attractivité de Lyon et de son territoire n'est pas remise en cause.
Comme l'explique Benoit de Fougeroux, directeur régional BNP Paribas Real Estate, "l'année dernière, le volume placé a totalisé 1,6 Md€ sur toutes les classes d'actifs, soit une baisse de 40 % par rapport à 2019, mais cela représente quand même la deuxième meilleure année enregistrée sur ce marché. Avec un total qui se situe 39 % au-dessus de la moyenne sur 10 ans."
Plus encore que le premier trimestre 2020, qui a été exceptionnellement dynamique avec 870 M€ de volumes placés, c'est le rebond enregistré au quatrième trimestre qui le rassure. "578 M€ ont été investis sur cette période. Un record", souligne-t-il.