Au sortir d'une année 2020 marquée par la crise sanitaire, le marché de l'immobilier d'entreprises ne s'est pas effondré dans la région lyonnaise. Et au moment d'ouvrir la 10e conférence bilan de FNAIM Entreprises Lyon, Benoît de Fougeroux, son président, affichait un large sourire. Une bonne humeur qui résume l'état d'esprit des professionnels de l'immobilier d'entreprise.
"Le marché a certes fortement reculé en ce qui concerne les bureaux, mais nous sortions de deux années record. Quant aux transactions enregistrées dans la logistique et les locaux industriels, elles sont restées très bien orientées", a-t-il glissé en préambule.
Le marché de bureau en chute libre à Lyon
Un nombre exceptionnel de transactions à plus de 25 000 m2
Cette analyse a été confirmée, dans le détail, par Laurent Lamatière (Arthur Loyd Logistique) et Jean-Christophe Serbonnet (Sorovim). "En logistique, avec un total de 373 538 m2 en 2020, la demande placée a été largement supérieure à la moyenne décennale, qui s'établit à 339 000 m2", souligne le premier.
Un rebond brutal, après une année 2019 terminée à tout juste 200 000 m2 placées, porté par seulement 22 transactions, mais dynamisé par un nombre exceptionnel de transactions à plus de 25 000 m2. Ainsi XPO Logistics a signé 49 000 m2 à Saint-Laurent de Mure, tandis que ID Logistics a validé deux opérations majuscules à Saint-Quentin Fallavier (43 000 m2) et Villette d'Anthon (36 000 m2).
Le socle industriel local et régional reste très solide
Dans le même esprit, le marché des locaux industriels est resté très bien orienté. "La demande placée recule de 7 % par rapport à l'année dernière, mais en s'établissant à 342 000 m2 elle représente néanmoins la quatrième meilleure performance des dix dernières années", commente Jean-Christophe Serbonnet.
Pour les professionnels du secteur, ce total confirme surtout que le socle industriel local et régional reste très solide et entretient une dynamique vertueuse. D'autant plus que 40 % de la demande concerne des surfaces de plus de 500 m2.
Logistique : un risque de pénurie ?
Toutefois, Jean-Christophe Serbonnet et Laurent Lamatière pointent du doigt un risque en matière d'offre disponible. Pour les locaux industriels, les surfaces commercialisables à six mois sont encore largement suffisantes, mais la donne pourrait changer à plus long terme si rien n'est fait pour libérer de nouveaux fonciers. L'urgence est encore plus grande pour les bâtiments logistiques.
"Nous avons moins de 150 000 m2 disponibles à six mois. C'est un niveau historiquement bas, qui va pousser les utilisateurs à s'installer plus loin du cœur de la Métropole de Lyon", prévient Laurent Lamatière.