Sorti l'an dernier avec deux motorisations essence, le Kona s'électrise à présent grâce à une plate-forme conçue dès le départ pour cette importante évolution technique. La batterie haute-tension, au lithium-ion polymère, est ainsi logée dans le soubassement, sous la cellule de vie, mais sans l'empiéter. En revanche, la capacité du coffre se rétrécit légèrement à 332 litres, contre 361 pour les versions thermiques.
Le Kona Electric - c'est son nom - pousse le raffinement jusqu'à proposer sa batterie (garantie 8 ans) avec deux niveaux de puissance. Le premier, de 39,2 kWh, confère 136 ch au moteur électrique, alors que le second, plus performant avec 64 kWh, lui en octroie 204. Selon la nouvelle procédure WLTP plus proche de la réalité, l'autonomie maxi est alors donnée pour 482 kilomètres, contre 312 pour la version d'accès.
Seul SUV urbain zéro émission (avec le crossover Niro de la marque cousine Kia qui partage ses composants électriques), le Kona Electric ne se distingue extérieurement de ses pendants de gamme thermiques que par une calandre fermée, pour l'aérodynamisme. Et des boucliers avant et arrière enjolivés à leur base de plis en forme de vague pour l'esthétique, qui l'allongent de 1,5 cm (soit 4,18 m hors tout).
Idem à l'intérieur, où la plus évidente des modifications concerne la console centrale, creusée d'un bel espace de rangement supplémentaire par la suppression de la commande de boîte. Remplacée par quatre simples touches qui commandent, électriquement, l'inverseur de marche avant/marche arrière et les positions Parking et Neutre.
Adossé en version d'accès au second niveau de finition Creative des thermiques, le Kona Electric (à partir de 38 400 €) reçoit de bons équipements en matière de connectivité (navigation avec TomTom Live, CarPlay/Android, chargeur de smartphone), d'aides à la conduite (affichage tête-haute, caméra de recul, régulateur de vitesse intelligent, etc.), et de dispositions sécuritaires (freinage d'urgence avec détection piéton, alerte d'angle mort et de circulation transversale, etc). Le haut de gamme Exécutive s'avère à peine plus riche et n'est associé qu'à la batterie de 64 kWh (44 900 €). Mais dans les deux cas, l'instrumentation ajoute toutes les informations utiles relatives au fonctionnement de la propulsion électrique.
Au volant du Kona Electric 64 kWh de 204 ch, le silence qui règne à bord en roulant - même au-delà des 100 km/h - est impressionnant. Certes, l'air glissant sur la carrosserie, les bruits de roulement ou le léger bourdonnement du moteur électrique émergent vaguement aux oreilles, pour peu qu'on y prête attention. Mais par rapport aux véhicules thermiques en général, quel confort acoustique ! Cela suffit à transformer le voyage ! D'autant que l'assurance comportementale de ce SUV urbain novateur égale à peu près celle de son pendant thermique, grâce au centre de gravité abaissé induit par l'implantation des batteries. Quelques tours effectués sur un tortueux tracé de karting (en l'occurrence, le circuit Jean-Pierre Beltoise à Trappes), ont suffit à mettre au jour la réelle agilité de son châssis dans les entrelacs de virages serrés. Mais sans néanmoins pouvoir se prévaloir d'une vraie sportivité.
Silencieux tout en tenant bien le pavé, le Kona Electric séduit aussi par ses accélérations musclées au démarrage (0-100 km/h en 7,6 secondes), apanage des électriques,comme par son rapport efficacité-consommation énergétique. Sans rechercher la performance de ce côté là, les 16,5 kWh aux 100 kilomètres réalisés sur 90 km n'avaient entamé, à la louche, qu'un quart de l'autonomie disponible. Et, au regard des 14,3 kWh/100 km annoncés en WLTP, notre score d'essai semble aisément améliorable. Et par rapport à l'essence, la dépense apparaît minime au roulage, soulignant l'intérêt de cette technologie « propre ». Mais encore passablement onéreuse à l'achat, malgré les aides.
Comparativement au Kona essence 120 ch en finition Creative, la version d'accès de ce SUV urbain électrique accuse un supplément de 14 900 €. L'important bonus écologique (6 000 €) et des frais d'exploitation réduits rendent néanmoins l'alternative jouable. À condition de s'organiser, en rechargeant au travail comme à la maison et s'y tenir, pour rouler « propre », avec efficacité et en silence.