L’hôpital Edouard-Herriot (HEH) poursuit sa mue. L’historique établissement a, en effet, besoin d’un sacré lifting pour répondre aux exigences médicales d’aujourd’hui. Après avoir notamment construit l’ultra-moderne pavillon H qui regroupe blocs opératoires, imagerie d’urgence et interventionnelle et services de soins critiques, l’heure est à la réfection de l’antique pavillon N, celui des urgences.
Aussi, depuis le 6 juillet et pour 18 mois - le temps des travaux - les patients devant se rendre aux urgences, que ce soit pour des urgences somatiques ou psychiatriques, sont invités à se présenter au pavillon G, et non plus au pavillon N. L’accueil des urgences chirurgicales traumatiques, quant à lui, prend place au pavillon A, alors que le bâtiment M, rénové début 2020, est dédié aux hospitalisations post-urgences.
Un site classé, dessiné par Tony Garnier
A partir de 2023, les accueils de toutes les urgences - somatiques, traumatiques et chirurgicales - seront réunis au sein d’un pavillon N flambant neuf. Celui-ci sera notamment doté d’une grande avancée, “qui a été autorisée par les Bâtiments de France”, précise Valérie Durand-Roche. Les travaux ne doivent pas, en effet, dénaturer le dessin originel de Tony Garnier. Les extensions de couleur orange, construites après 1936 seront, en revanche, détruites. De même, un étage sera supprimé.
L’organisation du pavillon N sera totalement repensée. Le circuit patient sera organisé selon le principe de la marche en avant. Les flux de patients seront séparés en trois filières : la filière allongée, ambulatoire (debout) et psychiatrique qui, elle, sera individualisée dès l’accueil.
“Le parcours du patient sera plus simple et plus sécurisant, et les conditions de travail des professionnels seront améliorées”, assure Valérie Durand-Roche.
Par ailleurs, une zone de 200 m² permettra d’étendre les capacités d’accueil de patients en cas d’afflux de victimes et d’un éventuel plan blanc. En cas d’épidémie, des circuits spécifiques infectieux/non infectieux seront mis en place, avec des parcours pouvant être différenciés dès l’extérieur. Le nouveau pavillon N comprendra enfin deux salles d’imagerie conventionnelle d’urgence.
Cette nouvelle organisation permettra de gérer jusqu’à 80 000 passages par an, contre 65 000 aujourd’hui. L’objectif est bien de “réduire le temps d’attente des patients, améliorer leur prise en charge mais aussi rendre pertinents les passages aux urgences”, résume la directrice.
Hôpital Edouard-Herriot : le projet global de modernisation en chiffres
La réorganisation des services d’urgence de HEH font partie d’un vaste plan de travaux de 120 millions d’euros, financés pour 40 millions par les fonds propres des HCL (hospices civils de Lyon), 20 millions par la ville de Lyon, 20 millions par la métropole et 40 millions par l’Etat.
Le budget alloué aux urgences s’établit à plus de 27 millions d’euros : 17,5 millions sont dévolus aux travaux du bâtiment N, 8,03 millions à ceux du bâtiment M et 700 000 euros pour ses équipements, alors que 1,56 million d’euros sont consacrés à cette opération tiroir (le déménagement provisoire au pavillon G).
Des travaux jusqu'en 2030
La transformation de HEH a commencé en 2013 avec le regroupement de l’imagerie programmée au pavillon B, le développement du plus grand centre de prise en charge des brûlés de France et, bien sûr, le pavillon H.
Les travaux se poursuivront jusqu’en 2030, avec des travaux sur les services d’ambulatoire et d’hospitalisation. Le tout sur un site très contraint, en plein centre-ville, et, qui plus est, classé.