AccueilActualitéGuillaume Pepy, président du conseil de surveillance de l'Em Lyon : "Installer l'école dans le top 10 mondial"

Guillaume Pepy, président du conseil de surveillance de l'Em Lyon : "Installer l'école dans le top 10 mondial"

Nommé fin 2022, président du conseil de surveillance de l'Em Lyon, Guillaume Pepy est le nouvel homme fort au sein de la gouvernance d'une école qui vise le top 10 mondial des business school.
Guillaume Pepy, nouveau président du conseil de surveillance de l'Em Lyon, a dirigé la SNCF de 2008 à 2019.
© Em Lyon - Guillaume Pepy, nouveau président du conseil de surveillance de l'Em Lyon, a dirigé la SNCF de 2008 à 2019.

Actualité Publié le ,

L'Em Lyon vise le top 10 mondial des business school, affirme Guillaume Pepy, président du conseil de surveillance de l'école lyonnaise depuis la fin de l'année 2022. Nouvel homme fort de l'école de commerce, il nous présente ses ambitions pour l'établissement.

Guillaume Pepy, comment décririez-vous le projet de "global business university" de référence porté par les actionnaires de l'Em Lyon ?

L'Em Lyon a des bases solides, possède une longue histoire, une très forte identité et des liens profonds avec le territoire. Sans compter que c'est une école qui a une grande empreinte en Europe. Mais aujourd'hui, cela ne suffit pas. La concurrence du modèle des grandes écoles à la française faite par les puissantes universités américaines et asiatiques, est vive. Dans la bagarre des talents, les diplômes de l'Em Lyon sont en confrontation directe avec ces grands établissements. Si l'Em Lyon n'évolue pas, elle sera menacée. La réponse ne peut pas être exclusivement locale. En cela, l'alliance entre la CCI Lyon Métropole Roanne et l'opérateur Galileo est une bonne réponse.

Quand j'évoque le modèle de global business university, chaque mot compte. Le global signifie une empreinte mondiale de l'école d'où des opérations de rapprochements dans les mois qui viennent, avec d'autres écoles du même type à l'étanger. Le terme business implique qu'il ne s'agit plus de l'école de commerce comme on l'a connu auparavant. Il s'agit d'une école qui apprend autant à créer et à transformer, qu'à gérer. Enfin le mot université, signifie que l'Em Lyon est sur un modèle de grande école mais qu'elle possède aussi un lien fort avec la recherche.

Qu'est-ce qui vous a convaincu de prendre la présidence du conseil de surveillance ?

J'ai réagi de deux façons. Il fallait d'abord que je comprenne quel était le projet. Et celui qui m'a été décrit par Galileo et la CCI m'a directement plu. J'ai aussi senti qu'il y avait un alignement total sur l'ambition, la vision et les valeurs. C'est la condition pour réussir une mission.

Ses dates clés

2022

Président du conseil de surveillance de l'Em Lyon business school.

2020

Président du comité stratégique de Lagardère.

2008

Président de la SNCF.

2003

Directeur général exécutif de la SNCF.

Guillaume Pepy : "Ce nouveau campus est une chance formidable pour l'école"

A quoi sert concrètement un conseil de surveillance ?

Le conseil de surveillance a deux rôles. Il soutient d'abord l'équipe de direction, en l'occurrence présidée par Isabelle Huault(présidente du directoire de l'Em Lyon, Ndlr) pour faire réussir ce collectif. C’est-à-dire que chacun de ses membres apporte sa propre expertise pour faire avancer le projet.

La deuxième fonction, c'est le contrôle. Et la confiance n'exclut pas le contrôle. C’est-à-dire que la mission du conseil de surveillance, c'est aussi de demander des comptes, tandis que le directoire, donc, rend des comptes, en particulier sur l'avancement du projet. Le conseil de surveillance est ainsi responsabilisé sur le succès du projet.

Des problématiques particulières liées au chantier du site de Gerland, en vue de la future rentrée des étudiant sur le nouveau campus en 2024 ?

Aucune. Ce nouveau campus est plutôt une chance formidable pour l'école. Que le projet puisse se concrétiser par la rentrée 2024 dans ces lieux, est un accélérateur formidable du projet. La situation en cœur de ville permet d'ouvrir l'école sur le territoire et ses activités, et vice versa. La configuration passante des lieux, caractérise d'ailleurs pleinement cette ouverture.

Quel est le dénominateur commun à chacune de vos missions entrepreneuriales ?

Je suis un patron et je crois à l'entreprise. C'est toute ma vie. Je crois d'ailleurs que les entreprises contribuent à changer la société tout autant que les politiques publiques. Je crois aussi à l'intérêt général et au service public. Et les deux vont bien ensemble. C'est pour ça que j'aime beaucoup ces projets d'entreprise comme celui de l'Em Lyon qui possède une mission d'intérêt général.

© JT - Guillaume Pepy lors de la visite du chantier du nouveau campus à Gerland.

"L'Em Lyon doit devenir une global business university"

Quelles sont vos premières impressions de l'écosystème politique et économique de la région ?

Je ne suis pas Lyonnais, et ce n'était d'ailleurs pas une condition émise par Galileo et la CCI pour prendre la fonction de président du conseil de surveillance. Cette région, je l'ai beaucoup fréquentée lorsque j'étais à la SNCF, car elle représente un enjeu aussi important que l'Île-de-France pour l'opérateur. Il s'agit d'une énorme région industrielle, de logistique et de fret ferroviaire. C'est aussi la première région TER. Et au niveau des TGV, lorsque vous additionnez les trois gares de Perrache, Part-Dieu et Saint-Exupéry, vous êtes au même niveau de desserte que la région parisienne. J'ai donc rencontré déjà beaucoup d'élus du territoire qui pour moi, se caractérise par les termes de business et de valeurs.

D'abord parce que c'est une région économique centrale en Europe, tournée sur l'innovation, la recherche et le développement. Et puis parce qu'elle développe des valeurs, je pense à celles développées au sein des nombreuses entreprises familiales de la région.

Biomérieux parmi les nouveaux actionnaires de l'Em Lyon

Vous avez déclaré que l'éducation était enjeu de souveraineté pour la France. Qu'est-ce que vous entendez par là ?

L'excellence, la culture, l'esprit français, s'exportent tout autant que des avions ou des marques de luxe. Nous exportons aussi ce que nous sommes, notre identité. Il faut donc que les grandes écoles françaises soient capables de se projeter à l'étranger. On ne peut pas laisser seulement l'Asie et les Etats-Unis s'installer partout. Dans cette dynamique, l'Afrique représente un continent d'intérêt pour l'Em Lyon.

Par ailleurs, devenir une école globale, c'est tout le contraire que de se refermer sur soi-même. Il faut s'ouvrir au monde, ce qui signifie qu'il faut accueillir beaucoup plus d'étudiant étrangers. On a aussi envie que ce soit une école ouverte aux étudiants, aux entreprises et aux courants culturels du monde. Lyon est une ville mondiale et l'école en bénéficiera forcément.

Guillaume Pepy : "Je suis un patron et je crois à l'entreprise"

Jean-Paul Hagon, président du conseil d'administration de HEC, Pierre André de Chalandard, président du conseil de surveillance de l'Essec… Et vous à l'Em Lyon. Expliquez-nous cette logique de gouvernance au sein des grandes écoles françaises ?

Ces grands navires que sont ces écoles, souvent, confient leur pilotage à de grands patrons pour avoir les meilleures règles de gouvernance. Les écoles sont des entreprises pas comme les autres. Je suis attaché au fait que la gouvernance de l'école soit exemplaire : qu'il s'agisse de la passation des marchés ou de la rigueur budgétaire. Nous sommes des patrons mais aussi des ambassadeurs. C’est-à-dire que nous recommandons ces écoles lors de rencontres professionnelles, notamment à l'étranger.

Quelles sont vos missions prioritaires depuis votre prise de fonction ?

Je vais être d'abord, jusqu'à l'été, dans une grande phase d'apprentissage. J'ai commencé à rencontrer des personnalités politiques, économiques et sociales de la région. Je vais essayer de comprendre comment on mobilise tout le potentiel de la région pour renforcer le fonctionnement l'école. Pour pouvoir se construire un avenir mondial, l'Em Lyon doit aussi puiser dans ses racines.

Em Lyon : 150 ans d’histoire et la même fougue entrepreneuriale

Entre nous avec Guillaume Pepy

Son style de management

Exigence et bienveillance.

Ses lectures

Histoire intime de la V e République (Tome 2) de Franz-Olivier Giesbert.

Ses inspirations

Louis Gallois pour son parcours d'industriel au sein de la SNCF.

Son lieu ressourçant

L'Île de Pâques, pour son caractère extraordinaire, et un peu moins loin, le Pays basque pour sa convivialité.

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