Guillaume Hamelin, vous êtes le directeur général d'In'li Aura. On parle souvent du logement social, moins du logement intermédiaire. Pouvez-vous nous expliquer le rôle de ce maillon essentiel ?
Le logement intermédiaire propose des loyers à mi chemin entre les loyers du marché libre et les loyers du logement social et se développe donc dans des territoires tendus où l’écart entre les deux est important. Si on fait un raccourci, le logement locatif intermédiaire s’apparente à un Pinel institutionnel puisqu’il relève des mêmes plafonds de loyers et de ressources et concerne les mêmes zones géographiques (A et B1 dans la région).
In’li Aura propose ainsi à ses locataires un loyer décoté, en moyenne entre -15 % et -20 %. Il faut nous voir comme un outil de régulation. Notre intervention est un signal fort pour le marché privé et les promoteurs car nous avons la volonté non pas de faire de la spéculation ou de viser la rentabilité maximale, mais d’avoir le bon positionnement de loyer pour permettre de se loger moins cher que le marché.
Où intervient principalement In'li Aura ?
La Métropole de Lyon est un marché hyper tendu dans les villes centres comme les communes périphériques. Nous sommes également bien présents dans le sillon alpin, notamment le Pays de Gex, le Genevois français et l’agglomération d’Annemasse, où sous l’effet du développement de Genève, les prix sont presque des prix parisiens. Nous commençons aussi à nous développer à Annecy où le marché est hyper tendu.
Nous nous intéressons également au secteur de Chambéry et d’Aix-les-Bains où les prix augmentent fortement car c’est un marché de report pour Annecy, voire pour Annemasse et même Lyon.
Enfin, nous intervenons un peu à Grenoble même si ce n’est pas le marché le plus tendu, sauf pour certaines zones
ou typologies de logements comme les petites surfaces.
Comment In'li Aura effectue ses arbitrages ?
In’li Aura a été créée en 2018 à partir d’un existant et possédait donc un patrimoine dans des territoires moins tendus, voire détendus. Notre stratégie a été de recentrer notre offre locative sur le segment qui nous était assigné par notre actionnaireAction Logement,à savoir le logement des salariés des classes moyennes dans les zones tendues.
Nous sommes donc sortis des territoires et des produits qui ne correspondaient pas à cette ligne et avons vendu en bloc
à des bailleurs sociaux 1 300 logements situés en Saône-et-Loire, dans la Drôme et la Loire ainsi que 185 logements
très sociaux cédés à Habitat & Humanisme. (...) La suite de cet article est réservée à nos abonnés.