Guilhem Armanet, comment définit-on le gaz vert ?
GRDF distribue du biométhane, fabriqué à partir de déchets du territoire, en grandes partie issus de l’activité agricole. Par exemple le fumier ou le lisier. Ces déchets peuvent être également urbains (pelouses, déchets alimentaires/graisses des cantines et restaurants). La station d’épuration de la Feyssine à Lyon produit par exemple des boues qui peuvent être méthanisées.
Le gaz ainsi créé par fermentation sera du biogaz dans une première étape et nous accompagnons ensuite les agriculteurs pour l’épurer, vérifier sa qualité et sa pression puis l’injecter dans le réseau. Du biogaz produit dans l’Ain peut être utilisé à Lyon, sans coût carbone car il circule de manière gravitaire dans le réseau, contrairement par exemple au bois qui nécessite qu’on le transporte.
En valeur absolue, le gaz vert ne représente que 1 à 2 % de notre production totale de gaz mais sa progression est de l’ordre de près de 150 % chaque année. La région Auvergne-Rhône-Alpes possède une trentaine de méthaniseurs et 20 de plus seront mis en service d’ici la fin de l’année. Et nous allons aussi en 2022, passer le cap des 100 000 logements (en équivalence de consommation) qui seront chauffés au gaz vert.
D’ici 2050, notre promesse est que l’ensemble de notre gaz sera décarboné et durable, soit "made in Auvergne-Rhône-Alpes". Nous serons aussi capables d’utiliser d’ici 2050 d’autres matériaux que les déchets verts, comme le bois de recyclage par exemple pour produire du gaz vert.

"Maintenir un bouquet énergétique dans un contexte de décarbonation"
Quel est l’objet de l’étude sur le gaz vert que vous avez commis ? Qu’en résulte-t-il ?
La transition énergétique nous offre un défi extraordinaire, qui demandera de faire des choix importants. Il n’existe pas de solutions simples et ce n’est pas avec les solutions d’hier qu’on peut créer le monde de demain. Cette transition sera rendue possible que si des choix concertés co-construits et adaptés aux territoires sont faits.
La région sud-est que nous couvrons, abrite des zones de littoral, de plaine et de montagnes, avec trois zones climatiques différentes, des zones rurales et 7 métropoles. C’est ce constat que nous avons voulu vérifier à travers cette étude : quel est le niveau de connaissance des auralpins sur ces gaz verts. Seulement un habitant sur trois sait que le biométhane est déjà injecté dans les réseaux et qu’on peut le consommer sans changer ses équipements. Cette étude nous permet ainsi de mieux connaître le territoire et les attentes pour pouvoir co-construire avec une solution de gaz vert.
Par ailleurs, je pense que de la connaissance naît l’adhésion. Quand on explique ce qu’est le gaz vert, une majorité d’habitants (8/10) sont intéressés pour s’engager dans cette démarche. GRDF de vend rien, nous n’avons pas de contrat de maintenance, nous sommes un distributeur pour l’ensemble des fournisseurs mais agissons comme conseil auprès des collectivités, des agriculteurs et des industriels. (...) La suite de cet article est réservée à nos abonnés.