GRDF et GRTgaz, qui distribuent en direct auprès des particuliers et auprès de 30 fournisseurs, militent et poussent l'Etat à favoriser la filière gaz vert, c'est-à-dire le biométhane.
"En Auvergne-Rhône-Alpes, nous avons un tiers des entreprises industrielles de la filière qui fabrique et construit les usines de méthanisation, explique Guilhem Armanet, directeur GRDF Sud-Est. Si les pouvoirs publics ne favorisent pas plus le développement du gaz vert, les industriels partiront travailler avec d'autres pays européens ou aux Etats-Unis, et nous louperons le virage du gaz vert."
Réserves de gaz : encore des inquiétudes selon GRDF Auvergne-Rhône-Alpes
Le gaz vert progresse rapidement en Auvergne-Rhône-Alpes
Le gaz vert est principalement produit à partir de résidus agricoles et de boues de station d'épuration (Saint-Fons ou Feyssine pour la métropole lyonnaise). Il ne nécessite aucune installation différente des canaux de distribution du gaz naturel fossile : "Il y a deux ans, on ne comptait qu'une dizaine de méthaniseurs dans le Sud-Est, aujourd'hui on en a 45, soit 120 000 logements chauffés", ajoute Guihem Armanet.
"10 milliards d'euros seraient nécessaires au plan national pour un développement massif, alors qu'il faudrait 250 milliards pour les autres ENR (énergies renouvelables, Ndlr), sans compter que la filière photovoltaïque peine à trouver du foncier pour s'étendre, et doit se contenter des toits des bâtiments", estime le directeur de GRDF Sud-Est.
Le coût de la production 100 % française du gaz vert est constant à 90 euros le MWh, et ne nécessite pas de production agricole supplémentaire, il se base sur la récupération de déchets. On consomme en France autant d'énergie gaz que d'énergie électrique, le gaz vert peut aussi contribuer à produire de l'électricité, tout comme le charbon, qui lui, est hyper émetteur en carbone.
Bientôt une certification "gaz vert" pour les fournisseurs
Le gaz vert ne représente actuellement que 3 % dans le total consommé du pays. Les objectifs affichés de GRDF sont de 20 % à 2030 et de 100 % à 2050. Mais pour cela, il faudrait un sérieux coup de pouce de l'Etat.
La loi de programmation quinquennale sur l'énergie et le climat (LPEC) doit fixer en juillet 2023 une certification aux énergéticiens (Total, Engie, EDF…) garantissant la part de gaz vert à leurs clients, mais pour l'heure, "on attend encore le pourcentage qui sera exigé par l'Etat ", déplore Guilhem Armanet.