Bienvenue au Tribunal des générations futures d'Usbek et Rica. Lundi 20 novembre au Marché Gare (Lyon 2e), présidé par Valérie Saniossian, dans la vraie vie avocate du barreau de Lyon, ce tribunal avait pour lourde tâche de débattre et de trancher l'épineuse interrogation : « La culture peut-elle sauver le monde (tous les jours) ? » Dans son propos introductif, Mme la présidente parodiait le slogan nihiliste « No culture, no future » et rappelait que le 6 décembre 1982, lors de l'émission « Le Tribunal des flagrants délires », Pierre Desproges se lamentait déjà du « manque de culture de la jeunesse d'alors ».
A la barre de ce tribunal imaginaire, endossant pour certains le costume de procureur, d'avocat ou l'habit de simples témoins à charge ou de la défense, plusieurs acteurs du monde culturel (comédienne, éditeur, sociologue…) ont argumenté, échangé, contesté, avec un soupçon de mauvaise foi et une dose d'ironie, appréciés du public et d'un jury populaire composé de cinq membres tirés au sort dans l'assistance.
Au rang des attaques acerbes, notons celles fustigeant le coût exorbitant de la culture, le dilettantisme, pour user d'un euphémisme, des intermittents du spectacle ou la vacuité de certaines créations, par trop élitistes. A contrario, la défense soulignait la capacité de la culture à créer du lien, social notamment, à susciter un autre regard sur la société et le rôle qu'elle doit jouer pour garder les esprits critiques en éveil.
Après la délibération, le jury, quasi unanime, tranchait positivement la question, arguant que la culture ne pourrait vraisemblablement sauver le monde, mais qu'elle doit pouvoir changer les hommes et les femmes, leur conférant ainsi le potentiel pour le sauver !
A travers le 2e forum Entreprendre dans la culture, la Nacre, agence de développement du spectacle vivant en Rhône-Alpes, a pleinement rempli sa mission d'agitateur culturel, favorisant les échanges entre acteurs du monde culturel, et mettant en exergue la richesse, sociale et économique, générée par eux.