Le sujet des flottes de véhicules est stratégique pour nombre d'entreprises et de collectivités. Atteindre la neutralité carbone des transports terrestres à partir de 2050, voici l'ambition affichée par la loi d'Orientation des Mobilités (LOM) qui, promulguée en décembre 2019, agit déjà sur les politiques de verdissement des entreprises et des collectivités territoriales. Une transformation stimulée par des objectifs ambitieux.
En effet, la loi concerne toutes les entreprises du privé et du public de plus de 50 collaborateurs et qui possèdent une flotte de plus de 100 véhicules dont le poids total autorisé en charge est inférieur à 3,5 tonnes.
Elle abaisse ainsi le seuil des entreprises qui étaient concernées par le Plan de Mobilité (PDM). Ce dernier, en vigueur depuis le 1er janvier 2018, est en effet obligatoire pour tous les établissements de plus de 100 salariés sur un même site. Il vise à optimiser et augmenter l'efficacité des déplacements des salariés d'une entreprise, pour diminuer les émissions polluantes et réduire le trafic routier.
Électrique, hybride, hydrogène, GPL, une offre en construction
Dans le détail, la loi prévoit pour ces entreprises d'acquérir d'ici 2022, 10 % de véhicules à faibles émissions (soit inférieures à 60 g/km pour un véhicule « particulier » ou camionnette) dans le cadre de leur renouvellement de flotte. Il sera de 20 % à partir du 1er janvier 2024, de 35 % à partir du 1er janvier 2027 et de 50 % au 1er janvier 2030.
Pour l'heure, les véhicules tout électrique et hybride rechargeables semblent tenir la corde dans l'offre proposée par les constructeurs automobiles. Pour autant, le potentiel de l'hydrogène et la résilience du GPL conduit les constructeurs à intensifier leur R&D pour déployer à moyen-terme une offre encore plus diversifiée.
Toute la chaîne du secteur est impactée puisque des entreprises intermédiaires spécialisées, proposent ainsi des kits de conversion pour verdir les motorisations classiques.
Vers une maîtrise des coûts
Et la crise de la Covid-19 n'a pas ralenti les mutations déjà observées comme le montre le Baromètre des Flottes et de la Mobilité 2021 réalisé par Arval en partenariat avec l'Institut Kantar. Cette enquête, menée récemment auprès de 5 197 entreprises dans le monde (dont 4 443 en Europe et 312 en France), indique que les responsables de flotte français demeurent optimistes quant à cet avenir en vert.
Près d'un sur deux anticipe une augmentation de son parc automobile dans les trois prochaines années ; ils n'étaient que 23 % l'année dernière. Cet enthousiasme est toutefois plus modéré au sein des plus petites entreprises (32 %) que dans les grandes ou très grandes structures (59 % et 55 % respectivement) pour des raisons évidentes de coûts.
L'étude décrit par ailleurs que la croissance de l'activité des entreprises sondées requiert des véhicules de fonction (59 %) et la nécessité de fournir un moyen de déplacement sûr à leurs employés en contexte de la Covid-19 (31 %). En France, l'accélération de cette transition vers une mobilité plus verte est significative : 57 % des responsables de flotte déclarent utiliser au moins une technologie alternative, contre 30 % en 2020 et 42 % pour l'Europe. Cet accroissement très rapide place (...) La suite de cet article est réservée à nos abonnés.
Dossier réalisé par Julien Thibert, Laurie Joanou et Caroline Thermoz-Liaudy