Stanislas Nordey, que les spectatrices et spectateurs lyonnais ont pu voir récemment dans le rôle de Tarkovsky sur la scène du théâtre des Célestins, revient ici avec la double casquette de co-metteur en scène et comédien dans une pièce écrite par le dramaturge et metteur en scène allemand Falk Richter. Artiste associé au TNS pour 5 ans (depuis 2015), l'enfant terrible du théâtre allemand travaille souvent sur le vif, comme ici, écrivant entre les répétitions, au jour le jour (ou presque).
Même s'il ne s'agit pas de théâtre documentaire, mais plutôt un théâtre de l'actualité traversé par des questions existentielles. À partir du film du cinéaste allemand Rainer Werner Fassbinder L'Allemagne en automne, étrange objet autobiographique où il « réagit » aux événements qui frappent l'Allemagne à ce moment-là. L'intelligence de Richter est de faire le parallèle entre cette période d'attaques de la Fraction armée rouge et leur mort en prison, assez peu connue des jeunes générations et les attentats qui ont secoué la France en 2015.
À partir d'improvisations autour des scènes de Fassbinder, notamment une conversation avec sa mère et des dialogues avec son amant (issus de L'Allemagne en automne), l'auteur-metteur en scène et le metteur en scène-comédien tissent une trame de faits autour d'un Fassbinder fantasmé. « Il s'agira plutôt d'une figure de Fassbinder fictionnalisée, l'accent sera mis sur sa façon d'être, de penser, et puis il s'agira aussi de moi, de nous, du collectif qui monte cette pièce » écrivait l'auteur de Fear en janvier 2016, deux mois avant la création ». On sait aussi que le public va naturellement être bousculé, comme souvent avec le dramaturge allemand, et ne sortira pas indemne du spectacle où sont mêlées les radicalités de Richter et de Fassbinder ...
TNP, 8 au 24 novembre, www.tnp-villeurbanne.com