Pour Philippe Klein, «il est donc primordial d'avoir une réaction et une réactivité suffisante pour aller dans le sens de ce paradigme. Il n'appartient pas à la profession de laisser un vide, tout en respectant un secteur marchand émergent, sur un secteur qui peut être fait par elle dans le respect de ses règles déontologiques et la garantie du justiciable et du citoyen. Il convient donc d'adapter la profession dans le respect de ses règles, qui est son véritable ADN ».
Dans les projets on parle également de la volonté de la profession de prendre en charge l'aide juridictionnelle, « l'honneur de la profession de traiter ces sujets là en guise de solidarité nationale étant essentielle », avec - il va de soi - certaines contreparties.
Dans cet esprit, il semble inconcevable par ailleurs que l'avocat ne soit pas «constitutionnalisé» comme déjà dans certain pays, tant sa nécessité d'existence est tellement ancré dans les esprits. Il est donc fondamental qu'elle soit garantie par des textes aussi fondamentaux que les Constitutions.
"Peut-on également envisager une Legal Tech d'intermédiation, seul interlocuteur et seul client des robes noires ?", questionne Me Klein avant d'aborder la dimension économique des cabinets (6 400) "qui génèrent en France quelque 4,3 Md € de chiffre d'affaires, et qui ne fait pratiquement pas appel aux capitaux extérieurs, contrairement aux Legal Tech". La question est posée, idem pour l'avenir des petites structures qui ne travaillent qu'en aide juridictionnelle. Le CNB et sa commission doivent au final et répondre à toutes les attentes et alimenter un combat d'idées.
Le CNB à Lyon
C'est une première, le Conseil national des barreaux a décentralisé ses Etats généraux à Lyon – 2e barreau de France après Paris - grâce à sa commission statutaire Prospective et innovation. Réunions et ateliers ayant réuni plus d'une centaine de participants qui ont été accueillis par le bâtonnier lyonnais, Me Farid Hamel. Au programme, une réflexion d'ensemble sur l'avenir de la profession d'avocat, à 5 ans, à 10 ans…, mais aussi la volonté de projeter des idées, tout en se demandant si elles sont conformes à l'attente des confrères.