Des vendredis 13 dont on ne sait s’ils portent chance ou sont annonciateurs d’événements néfastes. En tout cas, la Française des jeux n’a pas eu à s’en plaindre, de ces trois vendredis 13 de 2012 : l’officine vient d’annoncer un chiffre d’affaires de plus de 12 Md€, en hausse de 6 %.
Des vendredis 13 aux années en 13, il n’y a qu’un pas que l’on n’hésite pas à franchir, la lancinante interrogation « Que nous réserve l’avenir ? », étant sous-tendue dans cette démarche sollicitant le passé pour pressentir le futur. Autant vous le dire tout de suite, les années en 13, elles n’ont jamais rien eu de bien réjouissant pour nous autres Français. Florilège.
1913 : l’Europe s’achemine d’un pas gaillard (pour ne pas dire martial) vers le premier conflit mondial qui fera neuf millions de morts et vingt millions de blessés. La nouvelle chronique d’Alain Eck (dans ce numéro, page 66) permettra à nos lecteurs, semaine après semaine, de suivre cette « marche à l’abîme » avec une revue de presse des quotidiens régionaux.
1813 : la guerre encore, napoléonienne celle-là, qui après le désastre de la retraite de Russie, oblige l’empereur à enrôler de très jeunes garçons, on les appellera les « Marie-Louise », du nom de l’impératrice d’alors. Les enfants soldats, cela n’a rien de nouveau hélas... Petit rappel : les guerres napoléoniennes ont fait entre cinq et sept millions de morts, militaires et civils.
1713 : la guerre toujours, ou plus précisément la fin d’un des nombreux conflits initiés par Louis XIV (32 années de guerres pour un règne réel de 54 ans), la guerre de Succession d’Espagne mal soldée par le traité d’Utrecht. Certains trouveront tout de même un point positif à ce traité : la Savoie est restitué à son duc... Mais combien de millions de morts durant tous ces conflits ? Et quel cynisme, pour le Roi Soleil, de regretter (tardivement ?) sur son lit de mort : « J’ai trop aimé la guerre »...
1613 : tiens, pas de guerre. Il faudra attendre 1618 pour que débute la guerre de Trente ans...
1513 : la guerre bien sûr, l’une de celles connues sous le nom de guerres d’Italie, les troupes françaises s’emparant de Gênes, puis envahissant le Milanais. On se souvient comment le mirage italien se terminera, en 1544, sans aucun bénéfice pour notre pays. Et des victimes qui vont avec.
1413 : la guerre, invariablement, celle dite de Cent Ans (elle a duré en réalité 116 ans). Pour l’heure, les Français sont divisés entre Armagnacs et Bourguignons et s’étripent à coeur joie, au grand plaisir de l’ennemi d’alors, l’Anglais. Pour mémoire, la France, qui était peuplée d’une vingtaine de millions d’habitants au début de cette guerre, n’en comptait plus que huit à dix millions à sa fin.
Décidément, il faut oublier le compteur séculaire à l’aube de cette année 2013 que l’on espère sans guerres, conflits armés ou autres confrontations militaires. Après tout, c’est la période des voeux...
D. T.
1 : La triskaïdékaphobie est la peur du nombre treize, la paraskevidékatriaphobie est celle des vendredis 13.
Editorial - TRISKAÏDÉKAPHOBIE (1)
Les numérologues et autres maniaco-superstitieux ont déjà dû s’en apercevoir : il y aura cette année encore trois vendredis 13 ; comme au reste ce fut le cas en 2012, les années précédentes ayant été plus pauvres en la matière : un seul vendredi 13 en 2011 et en 2010.
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