Jusqu’à quand ? Les moyennes, on le sait, masquent la diversité, et si nous sommes plus grands aujourd’hui qu’hier, les grands hommes n’ont pas toujours été petits, tout comme il n’était pas impossible à des hommes petits d’être de grands hommes. L’Histoire n’a pas encore rendu son verdict (manque de recul évident) sur l’avant dernier président de la République (1,65 mètres), savoir si cet homme petit était (ou est, sait-on jamais…) un grand homme; il en est de même de l’antépénultième, homme grand qui, un jour peut-être, sera qualifié de grand homme… En tous cas, l’affaire est entendue pour des grands hommes labellisés si l’on ose écrire: dans notre Panthéon national, Louis le Grand, autrement dit Louis XIV, était petit (1,62 m) à l’inverse de deux de ses prédécesseurs, François Ier (près de 2 mètres) ou de Charles le Grand2, Charlemagne si l’on préfère (1,93 m) ; quant à Napoléon, un grand homme hélas, ce n’est pas pour rien qu’il avait été surnommé le petit tondu (1,69 mètres… comme Mussolini). Mais le record parmi nos grands hommes, ce doit être Adolphe Thiers, lui aussi président de la République, qui pointait sur la toise à 1,52 m ; il est vrai que notre grand homme partait de loin: 26centimètres à sa naissance, paraît-il. Un conseil cependant aux aspirants grands hommes : voir grand. Surtout si c’est par la politique qu’ils comptent parvenir à leurs fins : selon une étude américaine (université du Texas), les électeurs préfèrent voter pour des candidats de grande taille. Peut-être, mais alors pourquoi Robert Wadlow n’a-t-il jamais été président des Etats-Unis ? Robert Wadlow ? Né en 1918 et décédé en 1940, il mesurait… 2,72 m, record à ce jour inégalé, semble-t-il.
DT
1. Les Echos du 31 juillet.
2. Carlus Magnus (lat.)