Et certains acteurs de la finance internationale mériteraient bien ce même qualificatif de pirate, quand bien même ils n’ont pas une main remplacée par un crochet…
Etonnant comme ces derniers temps encore les îles aux trésors défrayent l’actualité. On a eu droit à l’épisode chypriote, avec son économie survitaminée à coup de dépôts-trésors russes venus chercher une fiscalité on ne peut plus attrayante en regard de celle pratiquée par les états « traditionnels ». On sait où ça a conduit les Chypriotes… qui n’avaient pas tiré les enseignements des déboires d’un autre pays-île, l’Irlande et son dumping fiscal. Une Irlande soit dit en passant qui vient d’en rajouter une couche. N’a-t-on pas appris récemment que ce pays était utilisé par la firme Apple pour éviter de payer des impôts aux Etats-Unis : avec des brevets transférés à des filiales, notamment en Irlande, et à la clef un taux d’imposition négocié à 2 %.
Fort curieusement, lors du dernier sommet européen infructueux, David Cameron s’est joint à Angela Merkel et François Hollande pour tenter de faire plier l’Autriche et le Luxembourg afin qu’ils admettent la mise en place de mesures pour lutter contre l’évasion fiscale : or la Grande-Bretagne (regroupant différentes îles) possède les… îles Caïmans, les bien nommés en matière de finances… sous-marines si l’on ose écrire, mais aussi la pittoresque île de Jersey, le royaume des trustees qui prospèrent dès lors qu’il n’existe sur l’île ni impôt sur la fortune ni taxes sur les sociétés. Encore une île aux trésors.
La France en revanche, elle, ne fait pas comme les autres, et l’on se souvient d’une île maudite pour ses propriétaires fonciers ne disposant que de peu de revenus : ils étaient étranglés par l’ISF… Gageons que l’on va en reparler de cette île contre-modèle du paradis fiscal. Un récent rapport de la commission des finances de l’Assemblée nationale établit que plus de 8 000 foyers ont acquitté en impôts l’année dernière plus de 100 % de leur revenu fiscal de référence. Une suggestion pour les ayatollahs de la fiscalisation à outrance : proposer à ces malheureux contribuables, s’ils n’arrivent pas à payer, un séjour sur une île, celle de Ré justement, qui comme chacun sait abrita naguère un bagne remplacé aujourd’hui par la plus importante prison centrale de France.
DT