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Editorial - DOUBLE JE…

L’optimisme, c’est bien connu depuis Alain (1), est d’humeur, le pessimisme est de raison : c’est plutôt dans ce dernier état d’esprit que l’on se trouve avec un printemps qui tarde à venir et la multiplication de « révélations » sur les turpitudes des uns et des autres.

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L’optimisme, c’est bien connu depuis Alain (1), est d’humeur, le pessimisme est de raison : c’est plutôt dans ce dernier état d’esprit que l’on se trouve avec un printemps qui tarde à venir et la multiplication de « révélations » sur les turpitudes des uns et des autres. Dont on peut tirer au moins trois enseignements.
Premier enseignement : avec les dernières mesures annoncées par le président de la République, les hommes politiques vont vraiment être placés sous haute surveillance, et ils seront bien les seuls dans ce cas. Certes, ils détiennent, au choix, le pouvoir ou du pouvoir; mais ils ne sont pas les seuls et de puissants responsables dans les grandes unités économiques, détiennent, eux aussi, un pouvoir certain… sans être soumis à la même transparence rigoureuse. On pense aux rémunérations pharaoniquement extravagantes de managers de grands groupes. On pense aussi à ces entreprises (5% voire 10%, semble-t-il), qui ne déposent pas leurs comptes bilantiels comme la loi leur en fait obligation, et s’en tirent par une simple amende. On s’achemine donc vers une transparence à deux vitesses.
Deuxième enseignement : le syndrome des bons apôtres se répand à la vitesse grand V ; vous savez ces donneurs de leçons de moralité qui se gardent bien de s’appliquer à eux-mêmes les règles qu’ils exigent des autres. Deux exemples : celui de ce responsable de gauche siégeant au conseil des ministres sous l’ancien président de la République, qui, dans un livre retentissant, dénonçait les conflits d’intérêt. Bien entendu, avant de quitter les hautes sphères publiques, il s’était fait créer une agence, celle du service civique, et une rémunération de 160 000 € annuels, alors que la majorité des présidents de groupement d’intérêt public ne touchent pas de salaires… On ne citera pas son nom… Deuxième exemple, ces syndicalistes qui hurlent haut et fort contre les scandales de l’argent-roi et qui ne se gênent pas pour faire financer leurs centrales syndicales par les comités d’entreprises des grandes entreprises. Souvenez- vous en lorsque vous payez votre facture d’électricité : vous permettez à la démocratie syndicale d’avoir des porte-voix…
Troisième enseignement : et c’est le plus décourageant, les erreurs d’hier ne servent pas aux dirigeants d’aujourd’hui. Evitons les noms, mais ce ministre du Budget qui était également trésorier de son parti à l’époque – il y a quelques années – où une richissime vieille dame prodigue distribuait des enveloppes aux dirigeants politiques (ce n’était pas dans le 9-3…). Ou encore, plus près (géographiquement) de nous, ce maire communiste qui ruine sa ville avec un emprunt suisse imprudent, et un peu plus de vingt ans après, un autre maire, de droite lui, « re-ruinant » la même ville avec les désormais emprunts toxiques.
Il nous faudrait un Zorro pour remettre tout ça en ordre. Mais hélas, on sait bien que Zorro est un mythe, et que les mythes sont tout juste bons (ou bonnes…) pour faire des trous à l’Histoire.

DT


(1) Propos sur le bonheur.

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