Faut-il y voir un exemple de plus des ravages du politiquement (ou du sexuellement en l’occurrence) correct ?
Mais là n’est pas la principale question. Imaginez par exemple que pour des raisons de commodité, vous ayez besoin de payer en liquide. On en conviendra, mieux vaut utiliser des billets de 500 € pour des raisons pratiques. Des exemples ? Vous souhaitez acquérir un appartement de 280 m2 dans un quartier huppé de Paris, comme le fils d’un ministre : on a fait le calcul ; seulement 14 000 billets de 500 € suffiront, alors qu’il faudrait bourrer une multitude de valises avec un million quatre cent mille billets de 5€. Même chose pour le déplacement de 600 000 € de Genève vers Singapour, si vous voyez ce que l’on veut dire : 1 200 billets de 500 € suffisent, en lieu et place de 120 000 billets de 5 €. Ou bien encore, vous vendez deux tableaux d’un peintre hollandais, qui ont orné votre… intérieur place Beauvau, pour 500000€: 1000 billets de 500 € sont beaucoup plus pratiques que 100000billets de 5 €. Enfin on aura garde d’oublier le paiement du salaire du P-dg d’Air… liquide, 2 733 000 € annuels ; et paf ! avec seulement 5 466 billets de 500 €, le tour est joué. D’autant que s’il préfère être mensualisé, ledit P-dg, 455 billets de 500 € suffiront chaque mois. Vraiment pas encombrant.
Le Premier ministre veut, paraît-il, créer un choc de simplification. On lui suggère donc celui-ci : supprimer les billets de 5 €, et développer, au nom de l’aspect pratique, l’usage du billet de 500€. Outre le fait que cela coûtera beaucoup moins cher (on fabriquera cent fois moins de billets), on fera plaisir aux écolos: imaginez le nombre d’arbres, matière première du papier destiné à imprimer des billets, qui ne seront pas abattus…
DT
Editorial - Choc de simplification
Vraiment, les autorités monétaires de la zone euro font n’importe quoi : vous connaissez la dernière ? La Banque centrale européenne a débuté, la semaine dernière, la mise en circulation d’un nouveau billet de 5 €, le deuxième du genre : parmi les innovations de cette deuxième série, la représentation de la princesse phénicienne Europe, celle qui fut enlevée par Zeus pour l’occasion métamorphosé en taureau, et dont elle eut trois enfants dont le fameux Minos… La scène, pourtant déjà largement traitée par les peintres depuis plusieurs siècles, ne figure pas sur le billet, on retrouve seulement son buste.
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