Toulon ?), a quelque peu dérouté. On était habitué à voir depuis si longtemps sur les camions des déménageurs bretons, qui sillonnent aussi nos routes, le mythique chapeau noir avec son long ruban.
Sujet sensible que les couvre-chefs dans une région qui, après avoir compté nombre de chapelleries, a su préserver la mémoire de ce riche passé industriel à Chazelles-sur-Lyon dans la Loire, avec le musée du chapeau, qui présente, outre le chapeau d’un président de la République (François Mitterrand), celui d’un président du conseil emblématique de la IVe République, Antoine Pinay, citoyen de Saint-Chamond et « sauveur du franc ». S’en souvenir, c’est se mettre du baume au coeur, en se disant que, même lorsque notre pays connaît une crise économique et financière grave, il arrive à se tirer d’affaire... Qui sera notre nouveau Antoine Pinay ?
A l’autre extrémité de Rhône-Alpes, à l’est donc, ce sont les montagnards qui ont su révolutionner l’usage des couvre-chefs avec la fameuse «tarte», large béret aux multiples fonctions qui n’a rien à envier à son cousin riquiqui, le béret basque. Pensez donc, il fallait y penser de concevoir ce béret élargi, protégeant le visage de la neige lors de marches en montagne et permettant, en bivouac, de se réchauffer les pieds en les glissant dedans. Une tarte protectrice de la tête aux pieds donc, apparue à la fin du XIXesiècle chez les «diables bleus», les chasseurs alpins.
Couvre-chefs toujours avec les coiffes des paysannes bressanes, tout aussi sinon plus remarquables que celles (soyons chauvins) des territoires bretons dont on parle plus pourtant... mais aussi l’entreprise de ce même département qui a conçu, développé et qui produit les casques de pompiers révolutionnaires et beaucoup plus adaptés aux missions des soldats du feu. Verra-t-on un jour notre ministre du Redressement productif poser pour le photographe de Lui ou plutôt de Paris Match, casque de pompier sur la tête mais sans marinière bretonne ? Cela aurait beaucoup plus de sens : n’est-il pas le pompier des entreprises industrielles en difficulté ?
Du coup, on a envie de lancer un appel à la créativité des entreprises de Rhône-Alpes, pour qu’elles imaginent un couvre-chef innovant, pas un bonnet d’âne bien sûr, pour qu’il soit décerné symboliquement à nos dirigeants de tout poil. Après tout, dans les tempêtes, ce sont bien eux qui portent le chapeau...
DT
Editorial - Chapeau !
Vu de Rhône-Alpes où l’on a, bien sûr, la tête près du bonnet, le couvre-chef choisi par les révoltés bretons, le bonnet rouge (celui des bagnards de...
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