L’effroyable catastrophe ferroviaire espagnole survenue à proximité de Saint-Jacques-de-Compostelle à la veille, coïncidence d’autant plus cruelle, des célébrations jacquaires, résonne aussi douloureusement dans notre région où beaucoup se sont mobilisés, notamment parce que la mission aux commémorations nationales a retenu le mille deux centième anniversaire de la découverte du tombeau de Saint-Jacques à Compostelle et le début du pélerinage (1). On sait combien la dé-marche vers Compostelle attire un nombre croissant de nos contemporains et que les chemins tracés au début des années 1970 ont été largement développés, notamment dans la région Rhône-Alpes, depuis qu’ils ont été inscrits comme itinéraires européens puis au patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco.
Au reste, il existe aussi une parenté peu souvent évoquée entre Rhône-Alpes et l’Espagne, toponymique. Sur le camino francès, tronçon espagnol des chemins de Compostelle, le pélerin passe à Burgos, dont le nom provient sans doute d’un terme indoeuropéen signifiant tour fortifiée et que l’on retrouve en latin (burgus), en allemand (burg), et chez nous avec bourg, comme Bourg-en-Bresse. Il en est de même pour beaucoup d’autres villes de la région : ainsi les Villafranca sont nombreuses en Espagne, en particulier dans la province de León, Villafranca del Bierzo où durant la guerre d’Espagne en 1809, l’armée française fut défaite... Villafranca comme chez nous Villefranche-sur-Saône; ainsi aussi pour rester dans cette province espagnole, la ville de León, comme en Rhône-Alpes, Lyon; ainsi toujours de Valencia située au bord de la Méditerranée, et connue en français sous le nom de Valence, comme le chef-lieu du département de la Drôme ; ainsi encore San Juan de Aznalfarache (Andalousie), et en Rhône-Alpes, Saint-Jean-de-Maurienne ; ainsi enfin (et retour à la case départ) de Santiago, Saint-Jacques-de-Compostelle si on préfère, et la charmante commune du département du Rhône, Saint-Jacques-des-Arrêts... dont l’église a été décorée il y a quelques années avec des fresques réalisées par Fusaro, dont une est consacrée au pélerinage.
D.T.
(1) Parmi la floraison d’initiatives autour des chemins de Saint-Jacques, une série d’articles consacrée aux chemins en Rhône-Alpes publiée par l’hebdomadaire l’Essor (Fabien Rivier); la parution de deux ouvrages édités par LivresEMCC : « Compostelle: présences en Rhône- Alpes» et «Geillon pélerin de Compostelle en 883»; ainsi que l’organisation d’une soirée aux Archives municipales de Lyon - le 25 juillet bien sûr! - en collaboration avec l’association générale de l’internat de Lyon et l’association Rhône-Alpes des amis de Saint-Jacques.
Editorial - Au nom de Saint-Jacques
L’effroyable catastrophe ferroviaire espagnole survenue à proximité de Saint-Jacques-de-Compostelle à la veille, coïncidence d’autant plus cruelle, des célébrations jacquaires, résonne aussi douloureusement dans notre région où beaucoup se sont mobilisés, notamment parce que la mission aux commémorations nationales a retenu le mille deux centième anniversaire de la découverte du tombeau de Saint-Jacques à Compostelle et le début du pélerinage (1).
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