Tout cela semble organisé par certains milieux qui veulent exploiter la faiblesse du pouvoir politique. Ces coups de boutoir répétés mettent en cause la légitimité de l’impôt et son rôle de gardien du lien social. Ils usent de la corde sensible de la mondialisation (l’herbe est toujours plus verte chez le voisin), mélangeant allègrement impôt et prélèvement sociaux, oubliant que, depuis 1986, l’impôt sur les sociétés est passé de 54 à 33 % et le taux marginal d’imposition sur le revenu de 65 à 40 %. Rappelons aussi que, depuis trente ans, le poids des impôts dans le PIB est passé de 22 à 17 %. Trop d’impôt tue l’impôt, disent-ils ? Mais qui fixe le bon taux ? Pas sûr que le rentier et le smicard en aient la même perception. Que les pourfendeurs de la redistribution se rendent dans ces pays peu imposés où les riches vivent dans des résidences protégées par des murs, surveillées par des hommes en armes. Au fait, qui n’aimerait pas payer quelques millions d’euros d’impôt par an ?
Antonio Mafra