C’est l’une des missions de la Mildeca, Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives qui vient de travailler deux jours à Lyon. Objectif : dresser l’état des lieux pour comprendre et informer, mais aussi traiter ce sujet de société dans sa globalité, tout en prenant en compte les enjeux de sécurité et de santé publique. Doit-on par exemple considérer le consommateur de stupéfiant comme un contrevenant ou comme un malade ?
Danièle Jourdin-Menninger, présidente de la Mildeca, et Katia Dubreuil, magistrate représentant le directeur des affaires criminels et des grâces Robert Gelly ont réuni à la cour d’appel de Lyon, autour de sa procureure générale Sylvie Moisson, des professionnels de la justice (magistrats en charge de ce contentieux dans le ressort des cours d’appels de Lyon, Riom, Chambéry, Grenoble), mais aussi des acteurs du secteur sanitaire et social.
Au programme de ces réunions de travail : la cartographie des produits stupéfiants, les filières d’approvisionnement, la forte progression de la consommation de cannabis, tous types de populations confondus, et des MDMA-Ecstasy depuis 2010. Ont été abordées les conséquences sanitaires et sociales de l’addiction toxicologique, les modalités de prise en charge médicale, y compris sous injonction de soins prononcée par la justice à l’endroit de personnes suivies dans les centres de la Fédération Addiction.
Des actions qui s’inscrivent dans le plan gouvernemental de lutte contre les drogues et les conduites addictives 2013-2017 et reposent sur trois grandes priorités : fonder l’action publique sur l’observation, la recherche et l’évaluation ; prendre en compte les populations les plus exposées pour réduire les risques et dommages sanitaires et sociaux ; tout en renforçant la sécurité, la tranquillité et la santé publiques, en luttant contre tous les trafics et contre toutes les formes de délinquance liées aux consommations de substances psychoactives.
« N’oublions jamais qu’user du cannabis, c’est se déconnecter de la réalité en particulier chez le jeune en construction de sa personnalité », insiste Sylvie Moisson. Et la procureure générale de considérer que l’usager est aussi un délinquant qui doit être interpellé et faire l’objet d’une taxation douanière, dans une démarche de prévention de la récidive.