"Je ne me pose pas la question (de la candidature). Je ne m'occupe pas de mon sort personnel. En ce moment, il y a suffisamment de labeur au quotidien", souligne Christophe Guilloteau à l'occasion de ses voeux à la presse. S'il se refuse à se prononcer sur sa candidature - ou pas - à sa succession à la tête du département du Rhône, il indique pourtant, évasivement, "qu'il pourrait, avec son équipe, faire un second mandat. Il nous reste tellement à faire… la construction partenariale avec la métropole pourrait se poursuivre même si se pose aussi la question du périmètre…".
Premier bilan
Et d'esquisser un premier bilan de ses cinq années et demi de mandat où il a fallu partir "d'une page blanche avec ses 26 élus pour reconstruire 13 cantons" marqué, entre autres, par le désendettement de la collectivité, "nous n'avons plus d'emprunt toxique, nous venons de solder la dette de 26,9 M€ de l'OPAC et nous sommes engagés dans la certification de nos comptes : tout cela sans toucher à la fiscalité", avance-t-il.
Autre point positif selon le président : la mise sur les rails du futur collège sur la commune de Gleizé pour la rentrée 2023 (budget global : environ 30 M€) et "d'un autre dans l'Est lyonnais" pour la rentrée 2025 ou 2026. L'emplacement est encore en discussion, le département penche pour le canton de Genas. Sans compter les rénovations de ceux de de Saint-Symphorien-d'Ozon (14 M€) et de Chazay d'Azergues (10 M€ prévisionnel).
Pour cette dernière année de mandat qui devrait, si le vote du Sénat est confirmé par le gouvernement, se prolonger jusqu'en juin 2021, le département s'engagera aussi sur la rénovation du Pont de Condrieu - "il sera désormais associé à un mode doux" - et sur celui du Pont de Belleville, en partenariat avec le département de l'Ain.
Tacles sur le tourisme et Amazon
Soucieux des dommages économiques de la crise liée à la Covid-19, "nous recevons beaucoup de demandes de jeunes, nous avons assuré le RSA, nous avons lancé un plan de soutien au monde agricole…", le président LR de la collectivité s'inquiète également de l'avenir du tourisme dans la métropole de Lyon, et par ricochet, sur son territoire. "Je suis prêt à allonger la piste de l'aérodrome de Villefranche s'il le faut pour accueillir tous les touristes ! lance-t-il sous forme de boutade. Le tourisme, c'est de l'économie, on prend ".
Idem sur la question de l'attractivité économique. "Je n'empêcherais personne de s'installer dans le Rhône. Si Amazon ne s'installe pas dans le Rhône, il s'installera ailleurs… et il ne nous restera que les camions qui passent et leur pollution", poursuit-il, faisant référence, sans les nommer, aux positions du président de la métropole et du maire de Lyon sur ces sujets.
Seul point de convergence éventuel : le président du Département ne se dit pas complètement opposé à l'extension du RSA pour les plus jeunes. "On accompagne déjà beaucoup de jeunes, on sait faire. Pourquoi pas, il faut voir les normes et les conditions…", conclut-il.