Le programme qu'il présente à la Maison de la danse a été créé en mai dernier revient à une forme qu'il affectionne particulièrement, les pièces courtes. Prenant exemple sur les plus grands qu'il cite dans sa note d'intention, Balanchine, Nikolais (son maître), Graham, Cunningham, pour justifier ce choix tout à fait louable, il a composé une série de tableaux qui se succèdent sans forcément se rattacher les uns aux autres.
Étonnamment, celui qu'on connaît plutôt extravagant et porté sur l'accumulation baroque habituellement est assez sobre dans ses choix de scénographie et de costumes. Exit les machineries complexes et les costumes délirants même si l'une des cinq saynètes offre des accoutrements typiques de ses facéties, bienvenue aux costards noirs lisérés de blancs, aux stilettos plate-forme rouge carmin et aux mouvements épurés.
Duos, trios, ensembles se succèdent pour former un kaléidoscope d'univers. Le chorégraphe convoque Vivaldi pour une danse géométrique et graphique et demande à ses interprètes de composer eux-même leur bande-son, exercice qu'ils exécutent à merveille dans un duo qui devient trio.
Le programme se termine par un voyage au Japon, pays cher au cœur du chorégraphe nouvellement artiste associé au Théâtre national de Chaillot. Cherchant l'écart entre le Japon de la tradition et le Japon d'aujourd'hui, il tente de réduire les clichés sans réellement y parvenir même si l'image la plus belle du spectacle se trouve nichée, là, dans cette danseuse en tunique et talons hauts, de dos. On a connu Decouflé plus inspiré, plus mordant et/ou plus loufoque aussi. Dommage !
G.V.P.
Maison de la danse, jusqu'au 29 septembre, www.maisondeladanse.com